Hier, j'ai fait une ballade, avec des gens sympas, ouverts, solidaires. J'en connaissais une bonne partie, soit parce que nous avions mené des combats ensemble, soit parce que nous nous sommes souvent croisés. Il y avait des absents, mais je ne vais pas les blâmer, n'ayant pas toujours été disponible au moment où il eu fallu.
Cette marche devait au départ célébrer la solidarité et les 50 ans de l'ASTI (association de soutien aux travailleurs immigrés). Il y a eu quelques arrêts, et à chaque fois, il était question de Brahim Tounkara.
Chaque fois que nous expliquions aux personnes croisées comment ce monsieur s'était retrouvé ligoté dans un avion pour n'avoir pas payé un ticket de bus, les gens n'en revenaient pas. "Mais faites plus de bruit ! C'est pas normal !". Je n'ai essuyé aucun refus en présentant la pétition, ce qui ne m'était presque jamais arrivé.
En tant que citoyenne, je suis impressionnée par l'argent et l'énergie que l'état à dépenser pour ce monsieur.
- Si je prends cette ligne : " 09/03/2017 - 2ème tentative d’expulsion : M. Tounkara est menotté, bâillonné, pieds entravés, transporté dans l’avion comme un paquet par une escorte de 6 policiers."
- Si je regarde le prix des vols Air-France Paris-Bamako, les prix pour les prochains jours sont les suivants :
En admettant que je choisisse un aller lundi 13, pour M Tounkara et 2 policiers l'accompagnant. A moins que l'état ait des tarifs préférentiels, cela fait 3*918 euros, c'est-à-dire 2754 euros.
Les deux agents de l'état l'accompagnant devront un jour où l'autre revenir. En admettant qu'ils ne souhaitent pas faire de tourisme à Bamako, ils ont un vol mardi 14, pour 2311 euros. Ce qui donne, 4622 euros. On en est à 7376 euros...
Si les 6 policiers restent avec lui, ce sera beaucoup plus cher. Tout cela à cause d'un billet de bus à 2 euros.
A cela doivent s'ajuster des frais comme celui de l'avocat de la préfecture de l'Essonne, le transfert de Palaiseau au Mesnil...
Pendant ce temps, sur Twitter, le flot des insanités des pro-daesh ne tarit pas. On peut par exemple lire :
Ou encore aujourd'hui :
Qui est une réponse à un vieux message :
Personne n'a eu l'idée de retirer les téléphones portables des fichés S et autres assignés à résidence ? Sans doute pour mieux les surveiller... Pendant que l'état s'inquiète du téléphone portable de M Tunkara, des jeunes se font avoir par cette propagande homophobe et antisémite sur les réseaux sociaux.
Le 10 mars, le CERT-FR (Computer Emergency Response Team) diffusait un bulletin d'alerte : Au vu de l'impact et du faible niveau de technicité nécessaire à l'exploitation de cette vulnérabilité, le CERT-FR recommande donc le déploiement du correctif dans les plus brefs délais.
Ce matin, dimanche 12 mars, le site https://www.internet-signalement.gouv.fr affichait :
Ce soir (23h), le site de la plateforme Pharos est toujours en maintenance. D'après le site Zataz, les policiers ont été victimes de la faille Apache Struts. L'état semble juger plus urgent d'expulser un sans papier que de mettre les moyens humains et informatiques nécessaires pour sécuriser ses services et son infrastructure.
De qui se moque-t-on ?
Si la France était vraiment "un pays en guerre", si l'état d'urgence était justifié, se permettrait-on de dépenser autant d'argent et d'énergie pour renvoyer un père de famille au Mali, pays qui est VRAIMENT en guerre. N'oublions pas que près de 4000 militaires sont déployés dans le cadre de l'opération Barkhane, en particulier à Gao.
La plateforme Pharos n'est-elle qu'un gadget comme semble le prouver le peu d'empressement du gouvernement à la sécuriser d'une part, puis à la remettre en place ? A l'exception du Front de Gauche et du Parti communiste, les politiques était absents de la marche de solidarité. Sont-ils aussi tombé dans le piège du rejet de l'autre ? Comptent-il sur le climat d'insécurité, sur notre peur, pour gagner des voix lors des élections ?
Le 7 janvier dernier, 2 ans après l'attaque de Charlie Hebdo, j'avais été choquée par la présence de l'un des instigateurs sur un plateau de télévision, en présence de monsieur Hamon, qui n'a eu aucune réaction au comportement indécent de l'individu. Laïque, j'ai eu du mal à supporter sa proximité avec les frères musulmans pendant la primaire. Aux Ulis, les militants PS ont massivement voté pour Benoît Hamon. Où étaient-ils hier ? Ils n'étaient que deux irréductibles, avec des badges LDH et non PS. Je n'ai pas vu d'écologistes non plus.
Je ne saurais exprimer mon dégoût de ces magouilles politiques, mieux que Richard Moyon dans sa "LETTRE OUVERTE A BRUNO LE ROUX, HIER SOLIDAIRE DES ENFANTS DE SANS PAPIERS, AUJOURD’HUI LEUR BOURREAU"
Je rêve que Noukhoussa (3 ans) et Boubou (2 ans) profitent du printemps ici, dans le pays où ils sont nés, avec leurs deux parents, Coumba KONTE et Brahim TOUNKARA !
Mise à jour 19/03 : M Tounkara est libre !
Cette marche devait au départ célébrer la solidarité et les 50 ans de l'ASTI (association de soutien aux travailleurs immigrés). Il y a eu quelques arrêts, et à chaque fois, il était question de Brahim Tounkara.
Chaque fois que nous expliquions aux personnes croisées comment ce monsieur s'était retrouvé ligoté dans un avion pour n'avoir pas payé un ticket de bus, les gens n'en revenaient pas. "Mais faites plus de bruit ! C'est pas normal !". Je n'ai essuyé aucun refus en présentant la pétition, ce qui ne m'était presque jamais arrivé.
Acharnement à 7376 euros
Pendant que nous marchions, certains attendaient des nouvelles de M Tounkara, qui passait devant le juge des libertés et de la détention (annexe du TGI de Meaux située au CRA du Mesnil Amelot). Tout est raconté ici.En tant que citoyenne, je suis impressionnée par l'argent et l'énergie que l'état à dépenser pour ce monsieur.
- Si je prends cette ligne : " 09/03/2017 - 2ème tentative d’expulsion : M. Tounkara est menotté, bâillonné, pieds entravés, transporté dans l’avion comme un paquet par une escorte de 6 policiers."
- Si je regarde le prix des vols Air-France Paris-Bamako, les prix pour les prochains jours sont les suivants :
En admettant que je choisisse un aller lundi 13, pour M Tounkara et 2 policiers l'accompagnant. A moins que l'état ait des tarifs préférentiels, cela fait 3*918 euros, c'est-à-dire 2754 euros.
Les deux agents de l'état l'accompagnant devront un jour où l'autre revenir. En admettant qu'ils ne souhaitent pas faire de tourisme à Bamako, ils ont un vol mardi 14, pour 2311 euros. Ce qui donne, 4622 euros. On en est à 7376 euros...
Si les 6 policiers restent avec lui, ce sera beaucoup plus cher. Tout cela à cause d'un billet de bus à 2 euros.
A cela doivent s'ajuster des frais comme celui de l'avocat de la préfecture de l'Essonne, le transfert de Palaiseau au Mesnil...
Allo quoi ?
Sur le site de RESF, on apprend aussi : A son arrivée, son téléphone lui est confisqué alors qu’il l’avait sur lui à Palaiseau. Il ne peut plus communiquer vers l’extérieur, notamment avec sa femme.Pendant ce temps, sur Twitter, le flot des insanités des pro-daesh ne tarit pas. On peut par exemple lire :
Ou encore aujourd'hui :
Qui est une réponse à un vieux message :
Personne n'a eu l'idée de retirer les téléphones portables des fichés S et autres assignés à résidence ? Sans doute pour mieux les surveiller... Pendant que l'état s'inquiète du téléphone portable de M Tunkara, des jeunes se font avoir par cette propagande homophobe et antisémite sur les réseaux sociaux.
CVE-2017-5638
Le 6 mars 2017, une faille a été révélée dans le logiciel Apache Struts. En général, ce genre d'alerte "0-day" est pris très au sérieux par les administrateurs systèmes qui s'empressent de mettre en place des solutions, avant que des petits malins s'amusent à tester la faille en question.Le 10 mars, le CERT-FR (Computer Emergency Response Team) diffusait un bulletin d'alerte : Au vu de l'impact et du faible niveau de technicité nécessaire à l'exploitation de cette vulnérabilité, le CERT-FR recommande donc le déploiement du correctif dans les plus brefs délais.
Ce matin, dimanche 12 mars, le site https://www.internet-signalement.gouv.fr affichait :
Ce soir (23h), le site de la plateforme Pharos est toujours en maintenance. D'après le site Zataz, les policiers ont été victimes de la faille Apache Struts. L'état semble juger plus urgent d'expulser un sans papier que de mettre les moyens humains et informatiques nécessaires pour sécuriser ses services et son infrastructure.
On nous ballade...
7000 euros de billet d'avion, des policiers qui véhiculent un homme de Palaiseau au Mesnil-Amelot le 10 mars pendant que d'autres oublient de mettre à jour un serveur web, un téléphone portable confisqué pendant que des assignés à résidence pleurent sur Twitter, etc, etc...De qui se moque-t-on ?
Si la France était vraiment "un pays en guerre", si l'état d'urgence était justifié, se permettrait-on de dépenser autant d'argent et d'énergie pour renvoyer un père de famille au Mali, pays qui est VRAIMENT en guerre. N'oublions pas que près de 4000 militaires sont déployés dans le cadre de l'opération Barkhane, en particulier à Gao.
La plateforme Pharos n'est-elle qu'un gadget comme semble le prouver le peu d'empressement du gouvernement à la sécuriser d'une part, puis à la remettre en place ? A l'exception du Front de Gauche et du Parti communiste, les politiques était absents de la marche de solidarité. Sont-ils aussi tombé dans le piège du rejet de l'autre ? Comptent-il sur le climat d'insécurité, sur notre peur, pour gagner des voix lors des élections ?
Le 7 janvier dernier, 2 ans après l'attaque de Charlie Hebdo, j'avais été choquée par la présence de l'un des instigateurs sur un plateau de télévision, en présence de monsieur Hamon, qui n'a eu aucune réaction au comportement indécent de l'individu. Laïque, j'ai eu du mal à supporter sa proximité avec les frères musulmans pendant la primaire. Aux Ulis, les militants PS ont massivement voté pour Benoît Hamon. Où étaient-ils hier ? Ils n'étaient que deux irréductibles, avec des badges LDH et non PS. Je n'ai pas vu d'écologistes non plus.
Je ne saurais exprimer mon dégoût de ces magouilles politiques, mieux que Richard Moyon dans sa "LETTRE OUVERTE A BRUNO LE ROUX, HIER SOLIDAIRE DES ENFANTS DE SANS PAPIERS, AUJOURD’HUI LEUR BOURREAU"
Je rêve que Noukhoussa (3 ans) et Boubou (2 ans) profitent du printemps ici, dans le pays où ils sont nés, avec leurs deux parents, Coumba KONTE et Brahim TOUNKARA !
Mise à jour 19/03 : M Tounkara est libre !
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