Maetel et le droit des femmes

En ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, je souhaite mettre à l'honneur l'un des personnages forts de l'oeuvre de Leiji Matsumoto : Maetel. 


A bord du Galaxy Express 999, elle conduit Testsuro vers l'âge adulte. Ce n'est pas sa mère, même si elle en a les traits. Dans le roman graphique datant de mes lectures étudiantes, j'ai retrouvé la force, la connaissance et l'indépendance de cette mystérieuse voyageuse. 

Sans indépendance, il ne peut y avoir de droit des femmes. Aucune travailleuse ne devrait devoir compter sur les revenus d'un homme pour survivre une fois l'âge de la retraite atteint. Chaque femme devrait être libre de monter dans n'importe quel train quand elle en a envie.


Maetel porte aussi de lourds secrets. Dans le roman, l'hôtel Shadow (ombre) sur Pluton a une forme de tombe. Le deuil est omniprésent, un peu comme dans l'Atlantis, guidé par le 40ième homme d'équipage [1]. 


Il ne peut y avoir de droit des femmes sans liberté. Quand certaines soit-disant féministes parlent de leur mari, déconstruit ou non, voire n'ont comme seul modèle que le couple hérité de la religion catholique, dans l'oeuvre de Leiji Matsumoto on croise des guerrières inspirées par les Valkyries ou des femmes pirates balafrées comme Eméraldas [2]. Toutes sont solitaires, mais pas forcément seules. Elles font par exemple partie d'un équipage, un peu comme Stella, chanteuse des Creshendols [3].


Maetel est aussi bien admirée et respectée par des hommes, des femmes ou des robots. Les droits des femmes se traduit aussi par cette neutralité du regard.  

Peu importe l'histoire d'une femme, toute décision politique qui la désavantagera sera inacceptable, qu'il s'agisse de la priver du droit de travailler comme en Iran [4] ou de la possibilité d'avoir une carrière, un salaire et une retraite égale à un homologue masculin comme en France. 


  1. E. Piotelat, Mémoires de l'Arcadia, 08/2022
  2. E. Piotelat, La voix du deuil, 05/2021
  3. E. Piotelat, Interstella 5555, 09/2023
  4. E. Piotelat, Echanges avec Serata, 10/2022

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