J'ai commencé à mettre une étiquette "Sonia" sur les billets de ce blog qui parlent d'elle, voire à ceux auxquels elle a fortement contribué. En vérité, derrière chaque post, il y a souvent des discussions que nous avons eu. Derrière chaque critique de livre, il y a une question de sa part "Au fait, de quoi parle ce livre ?", ou une remarque de ma part "Tiens, je suis en train de lire... Tu savais que..." Derrière les récits de voyage, elle était souvent présente ; le "je suis allée" devrait souvent être un "nous sommes allées". Derrière toute critique du système éducatif, c'est encore Sonia qui faisait les frais des dysfonctionnement d'un système ou de l'incompétence d'individus.
Ce 12 août; c'est le pic des perséïdes, l'occasion pour moi de revenir sur les nuits des étoiles filantes passées avec Sonia. Par exemple, en août 2008, nous avons participé à un week-end extraordinaire à l'Aubette [1] [2]. Sonia avait 6 ans. Elle a pu découvrir le radiotélescope de Nançay (photo ci-dessus). Elle a aussi fabriqué des cratères en lançant des cailloux dans du plâtre.
Et avant d'observer les étoiles filantes, elle a pu assister à des conférences...
J'aurais bien sûr pu participer à ce séjour sans Sonia, mais l'aurais-je fait ? Quelle joie de prendre son enfant par la main, de lui permettre de rencontrer des gens extraordinaires dans des lieux incroyables.
Sonia a grandi, et la magie des étoiles filantes s'est un peu dissipée... On cherche le W de Cassiopée, puis on attend pour n'en voir que quelques unes... En 2012, nous sommes allées à la Cité des sciences. Sonia avait fabriqué une carte du ciel, mais pas toujours facile de se repérer dans la pollution lumineuse parisienne. [3]
En 2011, nous étions également à la Cité des Sciences, mais il avait plu, ce qui a gâché un peu le plaisir...
Il y a eu aussi beaucoup de nuits des étoiles à la campagne, à Frangy en Bresse, comme en 2009 [5] ou en 2013 [8]. Aux Ulis, c'est plus compliqué de voir des étoiles filantes, à cause de la pollution lumineuse. En 2016, suite aux attentats, la nuit des étoiles à la Cité des Sciences a été annulée [6]. Il y avait une époque où la télévision jouait son rôle et consacrait une soirée à l'astronomie. Mais tout ça est fini. 2016, c'est aussi l'année de la disparition d'André Brahic, pour qui la nuit des étoiles était un rempart contre la violence [7].
Cette année, avec la COVID-19, chacun est invité à ouvrir les yeux depuis son jardin. Encore faut-il être à la campagne, ou du moins, loin des lumières urbaines. Il y aura tout de même des choses intéressantes sur la chaîne Youtube de l'université Paris Saclay [9], avec Franck Marchis, du SETI Institute qui parlera d'exoplanètes et science participative le 12 août, et fera une observation astronomique en direct de Californie le 13 août.
Si Sonia avait été là, nous n'aurions pas forcément regardé ça ensemble. J'aurais sans doute mis la conférence sur l'écran de la télévision dans le salon, pendant qu'elle était dans sa chambre sur Netflix ou autre chose. A un moment, elle aurait débarqué, m'aurait demandé ce que je regardais, serait resté quelques minutes, ou non, selon l'intérêt du propos à ce moment donné... Puis, sans doute au cours de la soirée serait-elle revenue. Le lendemain, nous aurions discuté, sur le thème "C'est intéressant ce qu'il fait. Tu crois que ça vaut la peine d'acheter l'evScope d'Unistellar avec le ciel pourri des Ulis ?"
- E. Piotelat, Retour à Nançay, 08/2008
- E. Piotelat; Elendil, 08/2008
- E. Piotelat, Nuit des étoiles, 08/2012
- E. Piotelat, Etoiles sous la pluie, 08/2011
- E. Piotelat, Lune et Jupiter, 08/2009
- E. Piotelat, Nuit des étoiles, 08/2016
- E. Piotelat, Nuit des étoiles, remparts contre la violence, 08/2016
- E. Piotelat, Nuit des étoiles à Frangy, 08/2013
- programme du Big Bang aux big bands.
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