Nous sommes le 7 janvier. Cette date me propulse toujours en 2015. Cette date marque aussi la fin de la période des platitudes : bonne année, meilleurs vœux, bonne santé, sincères condoléances.
Cette année, j'ai envie de rebondir sur la carte de vœux de la ville des Ulis. Celle que j'ai reçu est le portrait d'une dame âgée qui regarde le ciel. Après l'invitation à la cérémonie, il est inscrit :
Marquons cette nouvelle année par notre résilience, en faisant face aux défis avec force et détermination.
Je partage toujours l'avis de Véronique Brachet, veuve de Cabu [1] :
"Le mot Résilience est un mot que je déteste".
Je me suis dit que le mot "résilience", c'était un peu comme le père-noël. On peut y croire quand on est petit, mais à un moment, il faut grandir, ou du moins se rendre compte que rien ne sera comme avant, peu importe que les procès aient eu lieu, que les assassins et leurs complices aient été condamnés. Le 7 janvier, je suis Charlie, et je le serai toujours.
Je n'ai plus rien de mon fils, il m'a tué mon fils. Le matin quand je me réveille, je n'ai plus sa voix. J'ai plus d'appels de mon fils, je n'ai plus le sourire de mon fils. Tout me manque de mon bébé [..]. C'est très difficile [..]. [Le policier] il a enlevé deux vies, il m'a tué en même temps.
- E. Piotelat, Résilience, 09/2020
- E. Piotelat, Carte postale de la chienlit, 07/2023
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- E. Piotelat, Apaisement, 04/2023
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