Cirque aux Ulis : catharsis et évasion

Aujourd'hui, j'ai cogité sur l'idée évoquée dans le précédent billet [1]. Comment poursuivre le combat de Sonia contre la maltraitance animale ou le travail des enfants dans des cirques, et plus particulièrement dans le cirque Europa actuellement sous ma fenêtre ? 

Cirque Europa aux Ulis le 19 juin 

J'ai alors demandé à Chat GPT de me concocter un atelier d'écriture sur le thème "Cirque et deuil", de manière à avoir de quoi réfléchir jusqu'au 26 juin prochain [2]. La première piste que l'IA m'a proposée est celle-ci :
Comment le cirque devient-il un lieu d'expression du deuil ? Explore le rôle du cirque sous la forme d'évasion et de catharsis pour des individus confrontés à la perte et au chagrin. 

L'art de râler

Peut-être que si j'avais un enfant en bas âge, la présence des animaux ne m'agacerait pas ? Je mettrai des œillères sur leur souffrance et me transformerait en experte sur la différence entre chameaux et dromadaire ou sur le tigre blanc. Le fait d'avoir montré des vrais animaux sauvages à mon bébé comblerait mon égoïsme maternel. [3]

Sonia en mai 2008

Râler, c'est bon pour la santé, n'est-ce pas ? Le cirque Europa aux Ulis est donc comme un paratonnerre, me servant à exprimer la colère, souvent liée au deuil. Ce soir encore dans le bus, la grand-mère d'un bébé qui était avec Sonia chez la nourrice m'a demandé "Au fait, votre fille qu'est-ce qu'elle devient ?". Comme avant de la croiser, j'étais perdue dans des réflexions sur la catharsis, je lui ai répondu le plus naturellement du monde qu'elle était décédée il y a trois ans en lui demandant des nouvelles de son petit fils. 

Evasion

Comme la réponse de chatGPT faisait aussi référence à des citations, je lui ai demandé de m'en fournir quelques unes. Un ou une inconnu aurait dit (ou pas) : 
Quand une personne que vous aimez devient mémoire, la mémoire devient un trésor.
Chaque fois que j'ouvre un dossier des années passées avec Sonia, c'est comme si j'ouvrais un coffre à trésor. 

En mai 2009, Sonia fêtait ses 7 ans avec quelques copines. Je les avais accompagnées au cirque qui s'était installé devant l'école des Avelines, sur la place du marché. Les animaux qui les avaient le plus impressionnées étaient des serpents. Quand je retombe sur ces images, j'ai l'impression (peut-être fausse) de m'évader dans le passé, de faire un voyage de 14 ans en arrière, d'entendre Sonia me demander l'autorisation de rejoindre le petit groupe qui s'était approché pour voir les serpents de plus près. 


Dans son sourire, dans son regard, je vois la joie mêlée à de l'appréhension. 


Catharsis

Voilà un mot que je n'ai employé que 5 fois sur ce blog, dont 4 fois pour citer les "tak tak tak" de l'album de Luz suite à l'attentat dans les locaux de Charlie Hebdo [4]. Autant dire qu'il ne fait pas vraiment partie du vocabulaire que j'utilise fréquemment.

Si je recherche rapidement ce que c'est, je vois qu'il y a plusieurs définitions. Je vais m'arrêter sur celle-là [5] : 
Purification de l'âme ou purgation des passions du spectateur par la terreur et la pitié qu'il éprouve devant le spectacle d'une destinée tragique. 
Un jour ou l'autre, les animaux du cirque vont mourir. La biologie le dit, ça n'a rien de tragique, contrairement à leur souffrance, qui semble pire que celle des personnes endeuillées. 

Les chameaux évoquent le désert, l'absence d'eau. J'y vois un écho à la vague de chaleur de juin 2020 quand Sonia nous a quittés.


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