Fêtes, origami thérapie (29)

Faut-il gaspiller de l'énergie en illuminant les villes à l'approche des fêtes de fin d'année ? Et pourquoi pas réaliser une décoration en origami ? Mardi dernier, je suis tombée sur le livre "Fêtes" de la collection "Origami Thérapie" des éditions Solar. Je l'ai acheté sans trop le feuilleter, juste parce que l'origami, c'est bon pour le moral. 

A l'approche d'Halloween, j'avais cherché du papier noir, pour refaire les sans-visages du livre "Origanime Studio GHibli" [1]. Je n'en avais pas trouvé. Ce livret a 200 pages, dont certaines noires. ou gris très foncé d'un côté. Il y comporte 25 modèles faciles à faire. En trois jours, je me suis amusée à réaliser et à photographier chacun. Ci-dessus, il y a une étoile, un diamant, une  pochette, une feuille de houx. Ci dessous, il y a un sans-visage déguisé en père-noël et un ange inspiré par la série Dr WHo.  


Beaucoup de modèles sont classiques, comme la salière ou ce tout petit père-noël. On trouve facilement des tutoriels vidéos [2]. Les explications de pliage sont précises. Il faut bien lire les petites lignes... 


Dans la série des modèles classiques, il y a aussi le cœur  et le sapin. 


Il y a plusieurs modèles de boîtes. Ça m'a amusé de voir que la bombe en origami d'Halloween pouvait aussi prendre une forme de cadeau à suspendre. [3]


Tout le folklore de Noël est là : rênes, sucre d'orge, chaussette, bottine de lutin...


J'ai été surprise par l'aspect lugubre du papier. Quand je cherchais une feuille rouge vif pour un chapeau de père noël ou un sucre d'orge, je ne trouvais que du rose terne. Pour les étoiles, le seul jaune un peu brillant tournait au caca d'oie. Il y a beaucoup de teintes grisâtres, verdâtres. 


Le blanc pour les flocons ou le bonhomme de neige est la seule exception aux couleurs moroses. 


A l'occasion du Noël un et demi [4], puis du Noël deux et demi [5], la similarité des décorations dans le vrai monde, et dans celui à l'envers m'avait amusée : ça sent le sapin ! [6]


La couronne peut être de Noël ou mortuaire. Une bougie peut transformer un cimetière en Neverland [7], accompagner une marche blanche en mémoire d'une enfant, illuminer la fête des lumières à Lyon ou décorer une table de réveillon.


La COP 27 vient de s'achever. L'incapacité des humains à s'occuper de la planète, à avoir des ambitions à long terme est toujours aussi déprimante, à l'image des couleurs de ce papier origami thérapie dédié aux fêtes. 


Cela fait 29 mois que je cherche des liens de causalité entre le décès de Sonia et la canicule [8]. Santé Publique France a compté les décès cet été [9] et les a comparé aux 5 années précédentes.  Chez les 15-44 ans, il y a eu 5,3% de décès en plus pendant la première vague de chaleur ; 13% pour la seconde vague, et 9,7% pour la troisième vague. Ces statistiques ne dressent pas de liens du style "Sonia s'est noyée à cause de la canicule". Il est impossible de savoir si elle aurait eu besoin de se baigner sans la vague de chaleur, ou si d'autres causes comme le stress ou le dé-confinement ne sont pas à prendre en cause. Ces chiffres nous rappellent juste que le problème du changement climatique n'est pas que celui des autres, des vieux, des fragiles, des pauvres, des pays du sud. N'importe qui peut perdre son enfant lors de la prochaine vague de chaleur et commencer à compter les mois en jouant à Minecraft. Tous les parents sont persuadés que ça n'arrivera jamais à leur enfant. Il est trop sportif, trop intelligent, trop fort, avec un trop bon système immunitaire et une excellente santé mentale. 



  1. ORIGANIME STUDIO GHIBLI, Ynnis éditions, ISBN :978-2-37697-307-2
  2. Tutoriel Origami Santa par Lizzie Burns
  3. E. Piotelat, bombe d'origami en 5 étapes, 10/2021
  4. E. Piotelat, Noël un et demi, 12/2020
  5. E. Piotelat, Noël deux et demi, 12/2021
  6. E. Piotelat, Bon 7 janvier !, 01/2021
  7. E. Piotelat, L'automne à Neverland, 09/2021
  8. E. Piotelat, Sept saisons, 06/2022
  9. N. Berrod, Canicule : plus de 10000 décès «en excès» l’été dernier, près de 3000 durant les 3 vagues de chaleur, Le Parisien, 11/2022

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