Elle s'exprime en anglais beaucoup mieux que moi (mais bon, c'est pas compliqué)
Elle a lu le rapport du GIEC sur le réchauffement global à 1,5°C [1]
Elle a compris comment on calcule le budget carbone et elle est capable de l'expliquer en 10 minutes devant nos brillants députés.
Motivée par la canicule, j'ai donc lu le rapport [1], ou plutôt le résumé pour les décideurs. Pour l'instant, je ne maîtrise pas assez ces données, pour en faire en billet de blog.
De la pluie aux Ulis
Aujourd'hui, il a plu deux fois dans la journée... Ce n'était pas un orage, ce n'était pas une averse d'été, ça n'a pas duré longtemps. D'après le site Météo Bures, il est tombé 142.2 mm/h à 14h18. [2] et 21.20 mm d'eau sur la journée.
Aux Ulis, il y a des flaques vers les restes de caddies brûlés. D'ailleurs quel intérêt de brûler ces chariots ? Quel est le message derrière ? Une critique de la société de consommation ?
Ce feu était-il causé par un mego jeté ? Si les sols avaient été plus humides, l'herbe plus verte, il n'y aurait sans doute pas cette horrible tache au pied des peupliers.
De la pluie au Moulon.
Mais au moins, aux Ulis, on a de l'herbe. A 14h, je me trouvais sur le plateau de Saclay. C'était un vrai déluge.
A peine descendue du bus, j'étais les pieds dans l'eau. Ca ne s'était jamais produit auparavant. En recherchant des vieilles photos, j'ai retrouvé une photo de ce même lieu prise le 14 avril 2017 (la camionnette ci-dessous et la bétonnière ci-dessus sont pratiquement au même endroit).
Hier, le GIEC a publié un nouveau rapport, sur le lien entre le changement climatique et les surfaces continentales. [3] Comme je ne suis pas aussi intelligente que Greta Thunberg, j'ai commencé par lire le résumé en Français [4]. Puis, motivée par le déluge sur le plateau de Saclay, je me suis plongée ce soir dans le chapitre 4 "Land degradation". [5]
En début de semaine, je m'étais apitoyée sur le sort des pauvres fleurs coupées par une entreprise, alors qu'elles représentaient la rare végétation que l'on voyait sur le plateau...
Que trouve-t-on dans ce chapitre 4 du dernier rapport du GIEC ?
"More recently, urbanisation has significantly altered ecosystems" (page 8)
Effectivement, c'est à partir de 2016/2017 que l'écosystème du plateau du Moulon a été détérioré voir détruit. Les petits buissons comme les arbres plus grands ont été coupés les uns après les autres.
Parc Club juin 2017.
With continuing urbanisation anticipated, increased charcoal production and use will probably contribute to increasing land pressures and increased land degradation, especially in sub-Saharan Africa.
La pression sur les terres agricoles, on a vu ce que c'était... Sur ces terres devant le PCRI, il y avait du maïs il y a 10 ou 15 ans, puis une espèce de jachère. Maintenant, ce n'est que gadoue.
PCRI juin 2017
"Rapid urbanisation is a severe threat to land and the provision of ecosystem services (Seto et al. 2012). However, as cities expand, the avoidance of land degradation, or the maintenance/enhancement of ecosystem services is rarely considered in planning processes. " (page 74)
Si on se réfère aux plans publiés (et tagués), il n'est pas vraiment question de toits végétalisés ou de replanter des arbres pour aller vers une UGI (urban green infrastructure) comme le recommande le rapport.
Interaction entre terre et climat.
En fait, j'aurais dû chercher des réponses à ma question sur l'urbanisation du plateau de Saclay dans le chapitre 2 "Land-Climate Interactions" [6]
Future increases in both climate change and urbanisation will enhance warming in cities and their surroundings (urban heat island), especially during heat waves.
Comme je l'expliquais dans ce billet [7] lors de la première vague de canicule début juillet, marcher pendant 10 minutes pour aller de l'arrêt de bus à mon lieu de travail était insupportable.
Pas moyen de trouver de l'ombre sur le temps de midi... Quelques arbres ont bien été plantés près du lieu de vie, mais il leur faudra un certain temps pour pousser, et permettre aux travailleurs de s'adapter à la chaleur.
Dans le chapitre 2, il y a une boîte spéciale sur l'urbanisation (page 73).
There is high confidence that urbanisation increases mean annual surface air temperature in cities and in their surroundings, with increases ranging from 0.19°C to 2.60°C.
L'urbanisation augmente la témpérature de l'air en 0,19°C et 2,60°C. Cela s'appelle des îlots de chaleur urbains (ICU en abrégé) [8]
Quand est-ce que l'on change ?
Certaines actions sont irréversibles. Comment remettre de vieux arbres sur le plateau de Saclay ? Il ne fallait pas les couper.
Il y a un peu plus d'un an, en juin 2018, les inondations avaient perturbé la circulation sur la N118 et causé un accident sur le RER B [9].
Ce rapport du GIEC dit que les pluies seront plus rares mais plus intenses. C'est exactement ce qui s'est produit aujourd'hui.
Peut-être est-il temps aussi d'abandonner le caddie (sans pour autant le faire brûler) pour acheter des légumes au marché ou en planter sur son balcon ?
Merci à Greta Thunberg pour son discours, qui a défaut d'avoir fait bouger les députés m'aura au moins permis de lire les deux derniers rapports du GIEC.
Ajout le 20/08 :
On me signale l'existence de l'association buressoise Vaularon Yvette Frileuse et de son blog : https://www.vyf-asso.com/
Les eaux pluviales et leur ruissellement pourrait être un sujet de débat lors de la campagne des municipales à Bures sur Yvette.
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