Est-ce que je m'ennuie sans Sonia ? Pendant tout le mois de décembre, je n'ai pas vu le temps passer, me couchant souvent à 1 ou 2 heures du matin, après avoir mis à jour le calendrier de l'avent [1]. J'ai retrouvé le plaisir de faire de la photographie en regardant pousser une amaryllis.
Photo de Sonia en août 2005
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Le roi est mort. Vive le roi. J'avais été surprise de voir son nom dans le registre de condoléances au crématorium. Un ami m'a rassurée "T'inquiète pas, il les signe tous et ne regarde même pas le nom du défunt". J'imagine Sonia, un sourire au coin me demandant "Au fait, tu crois qu'il a déjà signé le sien ?"
Dans les hommages ici et là, je ne reconnais pas le maire qui refusait que les enfants des familles hébergées par le 115 soient inscrits à l'école [2] [3], et j'y vois beaucoup d'hypocrisie, chacun filtrant ce qui l'arrange pour ne conserver que le jeune homme de gauche bâtisseur de ville nouvelle ou le vieil amateur de vin très très très à droite avec des blagues pourries de boomer [4]. Ceux qui étaient les premiers à dénoncer le tract "10 raisons de voter pour Paul Loridant" en 2008 car "suscitant des réactions populistes, intolérantes et xénophobes" sont aujourd'hui les premiers à vouloir donner son nom à une rue, un parc [5]. Que sa famille, que ses proches veuillent entretenir sa mémoire comme je le fais pour Sonia en alimentant et en faisant vivre le site www.sonia-piotelat.vip est bien compréhensible, mais pourquoi ses opposants d'hier veulent-ils le faire en effaçant ce qui ne leur plaisait pas ?
Sonia devant l'école maternelle des Avelines en novembre 2005
Finalement, je pourrais aussi trouver la force de participer à ce concert d'hypocrisie, en disant qu'il a éveillé Sonia et tous ses copains au militantisme. Il leur a montré que tous les enfants n'avaient pas le droit d'aller à l'école et que ce n'était pas la peine d'aller sur d'autres continents pour constater ces injustices. Elles étaient là, sous nos yeux. C'était un grand pédagogue qui a beaucoup fait pour les associations des Ulis...
Je crois qu'au bout de 6 mois, je deviens aussi hypersensible que Sonia à certaines injustices, et n'ai plus envie de faire de concession, de mettre de l'eau dans mon vin. Certes, demander "comment ça va ?", souhaiter de bonnes fêtes (et le réveillon en petit comité familial fut excellent), une bonne année, présenter ses condoléances suite au décès d'un politique, souhaiter un prompt rétablissement au président, c'est de la politesse, un passage obligé même en période confinée dans ce qui nous reste de relations sociales. S'afficher proche du roi mort, c'est aussi se montrer digne successeur, collaborateur, comme Viren.
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