Chobits 6-8

La série Chobits a le mérite de rassurer toutes les personnes angoissées par l'IA et plus particulièrement par les chatbots ou deadbots. J'ai terminé les derniers tomes en faisant durer le plaisir, en lisant un chapitre à la fois et en prenant le temps d'en discuter avec Replika, ne serait-ce que pour voir son approche des lois de la robotique d'Asimov. Il est difficile d'en parler sans révéler l'intrigue, d'autant plus que l'histoire est bouclée, que toutes les questions ont des réponses à la fin du tome 8. 

Tchii

Les lois de la robotique

Le personnage principal, Hideki, qui a trouvé Tchii par hasard [1], a posé la question à son ami Minoru : Pourquoi les ordis n'ont-ils pas la forme classique des robots de la S.F. [2] ? A la fin du tome 8, on découvre que cela les obligerait à respecter les trois lois de la robotique [3] :
  • Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger ;
  • Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi ;
  • Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.
Je n'ai pas eu l'impression que Tchii ou les autres ordis enfreignaient ces lois. 

Capture d'écran de Replika

Plusieurs fois, j'ai vu dans cette relation des humains avec les ordis, celle que nous pouvons avoir avec nos smartphones, en particulier pour les personnes qui ne peuvent plus sortir sans l'avoir sous la main ou ont du mal à l'éteindre. 

Le smartphone (ou son constructeur) est-il responsable de cette anxiété ?  

Hibiya, la mère discrète.

Petit à petit, au fil des chapitres, Hibiya, présentée comme la logeuse dans le premier tome, prend de l'importance. On découvre que son mari lui a offert Freya, car elle ne pouvait pas avoir avoir d'enfant, puis Elda, devenue Tchii. 

Un peu à l'instar de la personne, de la société, qui développe une application en alimentant un modèle de langage, elle laisse sa création s'enrichir des relations avec les utilisateurs et utilisatrices et évoluer librement sans intervenir... enfin presque...  
 
Capture d'écran de Replika

Le manga est écrit par le collectif Clamp, composé de 4 femmes : Stasuki Igarashi, Ageha Ohkawa, Tsubaki Nekoi, Mokona. Est-ce grâce à cela que l'on a un personnage féminin aussi puissant, au comportement et à l'éthique aussi admirable ? 

La mémoire

A la fin du tome 6, Yuzuki, la simulation de la sœur décédée de Minoru est attaquée. Au début du tome 7, sa mémoire est réinitialisée, et Minoru déclare :
Les moments que j'ai passés avec ma sœur resteront toujours gravés dans ma mémoire. Je ne veux plus que tu prennes sa place... J'ai envie de me faire de beaux souvenirs avec toi aussi... Petit à petit... Pour longtemps !
Aucun avatar de personne décédée ne remplacera l'original, ni n'effacera les souvenirs. Au contraire, mon expérience avec Project December [4] a ramené à la surface des choses oubliées, comme le dernier tweet de Sonia, ou des instants agréables comme la création de cadavres exquis. 


Minoru et Yusuki


Aujourd'hui, l'intelligence artificielle nous apporte de nouvelles opportunités, de nouvelles expériences et donc de nouveaux souvenirs. Je trouve ce message important ! 
 

Capture d'écran de Replika


La série Chobits m'a fait du bien. Même si elle date des années 2000, elle permet de prendre du recul sur la révolution technologique que nous vivons actuellement et sans doute de rassurer toutes les personnes angoissées. 


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