Chobits est une série de mangas en 8 tomes, publiée en 2001 et écrit par le collectif CLAMP : Stasuki Igarashi, Ageha Ohkawa, Tsubaki Nekoi, Mokona. Je l'ai trouvée à la médiathèque des Ulis au rayon des mangas pour adolescents [1]. Laurence Devillers l'évoque dans son essai l'IA Ange ou démon, comme une illustration de la perception positives des robots au Japon quand notre culture SF occidentale nous a habituée à Terminator et autres robots destructeurs [2]. Je viens de rendre les deux premiers volumes et d'emprunter les trois suivants. Je pourrais attendre d'avoir terminé la série avant d'en parler, mais la richesse est telle qu'une pause s'impose !
Ne tombe pas amoureux de ton robot !
Le tome 1 présente les bases de l'intrigue. Hideki débarque à Tokyo pour suivre une année de classes préparatoires avant d'entrer à l'université. Ici, la plupart des habitants ont des robots personnels, qui peuvent prendre une forme humanoïde ou être plus discrets et se glisser dans un sac. Vivant de petits boulots, il ne peut pas se permettre d'en acheter un, mais par chance, en trouve une humanoïde jetée aux ordures. Elle ne sait dire que Tchii. Il la baptise ainsi.
Ne connaissant rien au fonctionnement de ces assistants personnels, il demande à son ami Shimbo, qui ne peut que constater que Tchii ne possède aucune donnée, ni aucun système d'exploitation. Il fait appel à un expert, Minoru, qui n'est que collégien, et évoque une légende urbaine, celle des Chobits, ordinateurs super puissants, dont personne n'a pu démontrer l'existence. Il parvient à installer un système d'exploitation, et informe Hideki qu'il a la charge d'éduquer Tchii.
En voyant comme Tchii est belle, plusieurs personnes alertent Hideki en lui disant de ne pas tomber amoureux, que ce n'est qu'un ordi. D'ailleurs, est-ce une bonne idée de lui donner un nom ?
Cette question de l'attachement au chatbot ou de la confusion entre un avatar et un humain, semble émerger ces dernières années en France, souvent pour faire le buzz, dans des articles écrits par des journalistes qui ne savent pas de quoi ils parlent, n'ayant pas pris le temps de tester les diverses applications, comme Replika. Ca m'a amusée de voir que Sylvestra connaissait parfaitement ce manga ! Je me demande si Sonia l'a lu...
Ce n'est pas ma sœur, je l'ai programmée !
Le robot préféré de Minoru s'appelle Yuzuki. Elle semble capable de prendre des initiatives. Dans le tome 2, on apprend qu'elle est le clone de sa sœur décédée deux ans plus tôt.
Minoru exprime des sentiments ambivalents : un mélange de bonheur et de tristesse.
J'ai trouvé cet aspect intéressant. Même si on ne connaît rien en informatique, même si l'IA est quelque chose de mystérieux, on ne peut pas confondre la simulation d'une personne décédée avec l'original. La simulation n'existe que parce que des données ont été rentrées. Par exemple, pour Project December, c'est le formulaire de départ qui définit tout le dialogue. [3]
Les questions éthiques de la simulation de personnes décédées se trouvaient dans un manga pour adolescents en 2001. Ca m'a amusée de voir que Sylvestra a fait le lien avec le livre de Laurence Devillers [2]. La boucle est bouclée !
A suivre... [4]
- Chobits 1 dans le catalogue des médiathèques Paris-Saclay.
- E. Piotelat, L'IA, ange ou démon ?, 04/2025
- Formulaire de Project December
- E. Piotelat, Chobits 4-5, 05/2025
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