Invasion extraterrestre

Ils sont parmi nous ! En découvrant Nantes en 2015, Sonia et moi nous nous sommes amusées avec les space invaders croisés ici ou là [1]. Nous ne nous doutions pas de l'ampleur de l'invasion, ni des risques de contagion !  

Sonia posant devant un Invader Nantais

Nous avions quelques indices sur le prosélytisme quasi religieux opéré par le truchement de ces quelques mosaïques. 

Sonia faisant sa prière sous un Invader en 2015

Mon appareil photo avait immportalisé quelques traces de combat, de lutte entre humains et extraterrestres. 

Invader à Nantes

En bonne touriste, j'avais publié quelques récits et photos de cette virée à Nantes sur ce blog, mais je m'étais focalisée sur les avions [2] ou le château de la duchesse Anne [3]. Comme dans Men In Black, aucun signe de l'invasion ne m'était restée en mémoire. Ai-je été lobotomisée pour ne pas avoir publié ce ravissant petit embryon ? 

Invader à Nantes

La vérité est ailleurs ! Elle m'est apparue grâce à Nicolas Kéramidas, auteur d'une bible donnant les clés pour comprendre l'ampleur du phénomène : Chasseur d'Invader. [4]

Couverture de la BD Space Invaders

On y apprend qu'à l'instar des Daft Punk, Invader se définit comme un AVNI : Artiste Vivant Non Identifié. Au fil de ses pérégrinations sur la planète, l'invasion prend de l'ampleur et de nouvelles villes sont attaquées. Nicolas Kéramidas part de sa ville, Grenoble et en explore quelques autres, y compris Paris. J'avais effectivement croisé quelques mosaïques ici ou là, mais sans m'arrêter. Au fil de la lecture, j'ai fait un peu plus attention, par exemple lors de l'inauguration de l'exposition permanente "Mission Spatiale" à la Cité des Sciences et de l'Industrie [5]. 

Spoke à la Cité des Sciences en octobre 2023

Le mystérieux street-artiste a préfacé la BD. Il parle d'une application lancée en 2014. Je n'ai pas résisté au plaisir de la télécharger au mois de décembre avant de partir en vacances. Après quelques frustrations parisiennes où je suis tombée sur des extraterrestres non reconnus, j'ai capturé les premiers vers Bastille, puis j'ai atteint le prestigieux score de 400 points après deux heures d'attente à la gare de Dijon. 

Invader Rue Jeannin à Dijon

La BD évoque le son émis par l'application lorsque l'on flashe un invader, et effectivement, il y a un côté très jouissif dans ces notes sorties tout droit des années 80 qui font que tous les passants dans un rayon de 5m se retournent. 


Si on ajoute à cela l'existence d'un classement, le virus de la chasse aux space invader est contagieux. Avec mes six prises, je suis  161793ième au monde ! Tout en haut du classement, Jules-Martin a trouvé 3426 invaders et totalise en score de 100800. Ouinesh, par qui le virus arrive dans la BD, est 46ième, avec seulement 2893 space invaders trouvés.   

La BD de Nicolas Kéramidas est une véritable encyclopédie. On y apprend que l'on trouve un space invader dans les locaux de l'ESA, l'agence spatiale européenne et que pendant le confinement, il était autorisé de flasher la station spatiale pour gagner des points [6]. C'est également un vibrant hommage au street art et à Invader, qui en est le véritable héros ! 

Après avoir lu ces lignes et la BD, attention à ne pas télécharger l'application FlashInvaders [7] afin de laisser les extraterrestres envahir la Terre en toute quiétude. 


  1. Space Invaders à Nantes
  2. E. Piotelat, Avions à Nantes, 07/2015
  3. E. Piotelat, Le château de la duchesse Anne, 07/2015
  4. N. Kéramidas, Chasseur d'Invader, Casterman, ISBN : 9782203248526, 09/2023
  5. E. Piotelat, Tu viens sur la Lune, 10/2023
  6. ESA - Space Invaders
  7. FlashInvaders

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