Mon abonnement à Galaxies [1] est arrivé à échéance. Déjà ? Avant d'ouvrir le numéro 75 sur l'uchronie, il me faut parler du numéro 70 consacré à David Brin, brièvement évoqué lors du retour à la médiathèque [2].
Je connais David Brin, surtout pour ses contributions au débat sur l'envoi de messages. Lors de la conférence "Encoding Altruism" qui s'est tenue en mars 2003 à Paris, il évoquait les dangers d'un premier contact [3], idée que l'on retrouve dans le roman "La Forêt sombre" de Liu Cixin en 2017 [4] ou chez Stephen Hawking à la fin de sa vie [5]. Plus récemment, David Brin a été interviewé dans Ciel et Espace [6].
Le dossier que lui consacre le numéro 70 de Galaxies contient une présentation de tous les romans traduits en français, et un passionnant entretien avec Patrice Lajoye, qui l'interroge sur le programme SETI en lui demandant s'il reste optimiste. Il répond :
Je dirais qu'il y a seulement 10% de chances que nous détections des signaux au cours de ma vie, et 40% supplémentaires que nous repérerions un jour des signes indiquant qu'une sorte de civilisations a existé autrefois là-bas.
J'ai beaucoup ri en lisant le billet de Jeanne-A Debats intitulé "La jeune fille et les clones (Saison de gloire), ou le roman du mansplaining". La nouvelle "Ce qui continue et ce qui échoue", traduite par Sylvie Denis, est un voyage entre fœtus et trous noirs qui aborde de grandes questions métaphysiques.
Dans ce dossier, Georges Bormand nous présente le blog de David Brin et les idées qu'il y exprime [7]. Je me souviens qu'en 2016, lors de l'élection de Trump, il avait émis l'hypothèse que nous vivions dans une simulation [8]. Il m'arrive de le consulter de temps en temps, peut-être un peu moins depuis que la situation a retrouvé un peu de normalité.
Si je voulais que cette revue du numéro 70 soit complète, il me faudrait faire un petit clin d’œil à Nathalie et Gènes Fajac. Je n'ai pas attendu un an pour lire la nouvelle "Lily" et réfléchir au clonage ou à l'enfant qui n'est plus ! On y trouve d'autres curiosités comme cette nouvelle de 1909 "Un seul monstre vit dans la planète Mars".
Mon abonnement à Galaxies SF, me sert aussi de mesure de décalage spatio-temporel. Si c'est facile de compter 1 mois, 2 mois... 19 mois en utilisant un calendrier terrestre, estimer la manière dont mon cerveau perçoit le temps est plus hasardeux. Pendant toute l'année 2021, je me suis dit "Déjà ?" en m'apercevant que je recevais le nouveau numéro alors que je n'avais pas lu le précédent sorti deux mois plus tôt. Bien sûr, comme personne ne lit tous les articles de son quotidien préféré, rien ne m'oblige à lire toutes les nouvelles et tous les dossiers.
J'apprécie cette revue pour son sérieux et la diversité des thèmes abordés. Les fictions sont une invitation à l'évasion et au voyage galactique. Ma curiosité me pousse à leur donner une chance, et de passer à la suivante si je n'accroche pas. J'avais par exemple promis à Lucie de parler des deux numéros sur "Sexe et Genre en SF". Je vais essayer de le faire avant la fin de mon réabonnement de deux ans, histoire de réduire mon décalage temporel pour de bon...
- Galaxies SF
- E. Piotelat, Retour à la médiathèque, 07/2021
- D. Brin, A Contrarian Perspective on Altruism: the Dangers of First Contact, 2002
- E. Piotelat, La forêt sombre, 09/2017
- E. Piotelat, La mort immortelle, 01/2019
- Ciel & Espace numéro 581
- Contrary Brin
- E. Piotelat, Trump et après ? 11/2016
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