Hier soir, j'ai eu le privilège d'assister à l'avant-première de "Cartes Postales Interstellaires" à la cité des sciences et de l'industrie [1].
En attendant, j'ai pu papoter avec Pepper. J'avais à peine sorti mon smartphone qu'il m'a demandé si je voulais prendre un selfy avec lui ou s'il devait prendre la pause...
Les discours
Avant la projection, il y a eu quelques discours. Tout d'abord, Bruno Maquart Président d’Universcience a cité Carl Sagan :
Quelque part quelque chose d"important attend d'être connu.Il a remercié tout un tas de gens, donc les deux conseillers scientifiques : Doug Vakoch et Florence Raulin Cerceau. Il a indiqué que le film lui avait procuré la même émotion que "La chaîne bleue".
L'ouvrage écrit par Albert Ducrocq en 1979 m'avait aussi beaucoup touchée quand je l'avais découvert. Je l'ai relu en 2018. La séparation entre les civilisations sages et celles qui détruisent leur planète est toujours d'actualité. [2]
La projection s'inscrivait dans le cadre des rencontres du ciel et de l'espace. Olivier Las Vergnas, président de l'association française d'astronomie, nous a invités à faire du tourisme astronomique sans dépenser des milliers de dollars pour embarquer dans une fusée. Le voyage peut se faire dans un planétarium, auprès des clubs d'astronomie ou avec des instruments qui de plus en plus filtrent la pollution lumineuse des villes.
On est guidés par Uranie, personnage fictif de Camille Flammarion, dans un roman de science-fiction où des extraterrestres sont des humains avec des ailes de libellules et virevoltent autour de tulipes géantes.
Comme le soulignait Olivier Las Vergnas, le planétarium propose un incroyable voyage en nous en mettant plein les yeux. Pendant que tout le monde s'installe, les érudits montrent à leurs enfants et voisins les étoiles et constellations qu'ils reconnaissent. La traversée des anneaux de Saturne, la rencontre avec les sondes Voyager et Pioneer et encore la carte du ciel radio avec de l'hydrogène restent gravés longtemps dans la rétine.
Le film est très pédagogique, avec par exemple la présentations de la taille des zones habitables autour d'une géante bleue ou d'une naine rouge. La présentation des projets d'écoute SETI est assez rapide. J'ai été surprise par l’omission de Breakthrough Listen [7], même si les radiotélescopes qu'ils utilisent, comme celui de Parkes sont mentionnés.
La projection s'inscrivait dans le cadre des rencontres du ciel et de l'espace. Olivier Las Vergnas, président de l'association française d'astronomie, nous a invités à faire du tourisme astronomique sans dépenser des milliers de dollars pour embarquer dans une fusée. Le voyage peut se faire dans un planétarium, auprès des clubs d'astronomie ou avec des instruments qui de plus en plus filtrent la pollution lumineuse des villes.
Douglas Vakoch, président du METI International [3] s'est exprimé dans un français presque parfait. Il a remercié Florence pour avoir fait de la France le centre de METI en Europe et a fait une grande annonce :
Si toutes les civilisations écoutent, c'est un univers très silencieux. METI est sur le point de lancer le programme le plus ambitieux.
La suite de son discours était en français avec traduction en anglais. Le projet s'appelle Iris, du nom de la déesse grecque [4]. L'objectif est de cibler des centaines, puis des milliers d'étoiles. Il a indiqué que depuis longtemps, nous avons les outils pour le faire, et maintenant nous avons l'engagement. Et a terminé en soulevant le problème : Comment dire "Bonjour l'univers ?"
Cartes postales interstellaires
Le film projeté à la cité des sciences reprend plus ou moins le plan du livre de Florence Raulin Cerceau [5]. On y retrouve Epicure, Gauss, Tesla, Cros ou Giordano Bruno. [6]
On est guidés par Uranie, personnage fictif de Camille Flammarion, dans un roman de science-fiction où des extraterrestres sont des humains avec des ailes de libellules et virevoltent autour de tulipes géantes.
Comme le soulignait Olivier Las Vergnas, le planétarium propose un incroyable voyage en nous en mettant plein les yeux. Pendant que tout le monde s'installe, les érudits montrent à leurs enfants et voisins les étoiles et constellations qu'ils reconnaissent. La traversée des anneaux de Saturne, la rencontre avec les sondes Voyager et Pioneer et encore la carte du ciel radio avec de l'hydrogène restent gravés longtemps dans la rétine.
Le film est très pédagogique, avec par exemple la présentations de la taille des zones habitables autour d'une géante bleue ou d'une naine rouge. La présentation des projets d'écoute SETI est assez rapide. J'ai été surprise par l’omission de Breakthrough Listen [7], même si les radiotélescopes qu'ils utilisent, comme celui de Parkes sont mentionnés.
Il y est essentiellement question d'envoi de messages. On en prend plein les yeux en chevauchant l'onde radio du message envoyé d'Arecibo en 1974 jusqu'à l'amas globulaire M13. Contrairement à ce que dit le documentaire, le but n'a jamais été d'attendre une réponse, mais uniquement de tester le radar qui venait d'être installé sur le radiotélescope.
Le débat : Devons nous émettre ?
Doug Vakoch avait présenté les cartes postales de Marc Boulay lors de la réunion du comité SETI à Dubaï le 27 octobre dernier, mais je ne me souviens pas qu'il ait parlé de son intention de les envoyer à autant de monde. Cela dit, c'est peut-être de ma faute. Je suivais la réunion à distance. La batterie de mon PC était vide, et je préparais ma valise pour la Bourgogne. Je n'avais jamais entendu parler du projet Iris.
Les réflexions philosophiques et artistiques sur le thème "comment dire bonjour univers ?" sont nécessaires, ne serait-ce que pour se placer dans une perspective cosmique et se rendre compte qu'il n'y a qu'une seule race, la race humaine. Par exemple, puis-je envoyer cette photographie de la cité des sciences et de l'industrie ? Le blé devant le monument métallique représente assez bien la modeste prise de conscience de l'humanité du dérèglement climatique et l'inefficacité du green washing. Il montre à tous les extraterrestres que nous ne sommes pas la civilisation sage dont parle Albert Ducrocq [2].
On pourrait balayer la question comme le fait le documentaire. On a déjà envoyé des messages, donc on a déjà signalé notre présence. Si j'ai un petit radar sur mon balcon, je peux toujours envoyer cette photo vers Proxima du Centaure. Techniquement, personne ne peut m'en empêcher. Les éventuels extraterrestres n'ont pas besoin de ça pour comprendre que nous sommes idiots. Il leur suffit de mesurer la quantité de CO2 dans l'atmosphère.
Le film "Cartes postales interstellaires" parle de Sonar Calling, un peu sur le thème "c'est chouette d'envoyer de la musique dans l'espace", mais sans évoquer tous les débats et critiques qu'il y a eu à l'époque. Est-ce que j'ai le droit d'envoyer un éléphant rose dessiné par un enfant, ou par Coco [10] ?
Mise à jour le 21 novembre :
Pour réécouter l'annonce de Douglas Vakoch :
Ouverture des #RCE2021 à la @citedessciences: l'astrobiologiste Douglas Vakoch (@METIintl SETI) annonce le lancement du + grand programme d'émission de messages vers les étoiles. Si les aliens répondent, vous l'aurez appris ici en 1er 👽 @afastronomie @cieletespace @universcience pic.twitter.com/iOv9yRgfZ1
— Romain Pigenel (@Romain_Pigenel) November 19, 2021
- Histoire d'astronomie, cartes postales interstellaires.
- E. Piotelat, Les canicules s'emballent, 06/2018
- meti.org
- Iris (mythologie)
- F. Raulin Cerceau et D. C. Olou, A la recherche d'intelligences extraterrestres, Nouveau monde édition. ISBN : 9782369428152
- E. PIotelat, A la recherche d'intelligences extraterrestres, 02/2021
- E. Piotelat, Lancement de Breakthrough Listen, 08/2015
- E. Piotelat, Le message d'Arecibo a 44 ans, 11/2018
- https://marcboulay.xyz/
- E. Piotelat, Un éléphant rose vers GJ273, 11/2017
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