On a très peu parlé du paradoxe de Fermi dans Fantastika [1]. Tel était le constat d'échanges avec Sébastien, alors que nous réfléchissions au sujet des futures chroniques. Je me suis rendue compte que j'en avais également très peu parlé sur ce blog, alors que j'ai fait au moins une conférence sur le sujet [2] et rédigé un article sur Futura Sciences [3].
Je vais essayer de réparer cet oubli en transformant ce blog en calendrier de l'avent pendant le mois de décembre. Je vais piocher les solutions du paradoxe de Fermi dans le livre de Stephen Webb [4] : "If the Universe Is Teeming with Aliens ... WHERE IS EVERYBODY? Seventy-Five Solutions to the Fermi Paradox and the Problem of Extraterrestrial Life" [5]
Je vais essayer de réparer cet oubli en transformant ce blog en calendrier de l'avent pendant le mois de décembre. Je vais piocher les solutions du paradoxe de Fermi dans le livre de Stephen Webb [4] : "If the Universe Is Teeming with Aliens ... WHERE IS EVERYBODY? Seventy-Five Solutions to the Fermi Paradox and the Problem of Extraterrestrial Life" [5]
Stephen Webb a séparé ses solutions au paradoxe de Fermi en trois catégories :
Il est important de comprendre que la question "Où sont-ils ?" est un paradoxe, un peu comme "Je mens toujours", c'est-à-dire qu'il n'y a pas de solutions. Si je mens toujours, c'est que je mens quand je prétends mentir, donc que je ne mens pas toujours...
Sur le chemin de la cantine, il demanda à ses collègues, Edward Teller, Herbert York et Emil Konopinski, quelle était la probabilité d'avoir une preuve de l'existence de voyage supraluminique d'ici 1960. C'est au cours du repas que Fermi s'exclama "Où sont-ils ?", car d'après ses calculs, on devrait être entourés d'extraterrestres...
Fermi adorait poser des questions amusantes à ses étudiants, comme par exemple "combien y-a-il de grains de sables sur telle plage ?". Aujourd'hui, il pourrait demander "Prenons un gilet jaune au hasard parmi tous ceux qui ont manifesté depuis un an. Quelle est la probabilité qu'il soit polytechnicien ?" [6]. Si on calcule qu'il y a 800000 jeunes de 20 ans en France, et que 400 vont entrer à Polytechnique, ça fait 0,05%, ou 5 sur 10 000. Outre le fait de stimuler les méninges, ce genre d'exercices permet de manipuler des raisonnements scientifiques et des ordres de grandeur.
A suivre :
- Ils sont (ou étaient) là.
- Ils existent mais on ne les a pas encore vu ou entendus.
- Ils n'existent pas.
Il est important de comprendre que la question "Où sont-ils ?" est un paradoxe, un peu comme "Je mens toujours", c'est-à-dire qu'il n'y a pas de solutions. Si je mens toujours, c'est que je mens quand je prétends mentir, donc que je ne mens pas toujours...
Qui était Enrico Fermi ?
Si je reprends la présentation de ma conférence [2], j'avais indiqué qu'il était un physicien, prix Nobel, et qu'en mangeant à la cantine, il avait vu un dessin d'Alan Dunn dans le New Yorker du 20 mai 1950, émettant l'hypothèse que des extraterrestres volaient les poubelles de New York.Sur le chemin de la cantine, il demanda à ses collègues, Edward Teller, Herbert York et Emil Konopinski, quelle était la probabilité d'avoir une preuve de l'existence de voyage supraluminique d'ici 1960. C'est au cours du repas que Fermi s'exclama "Où sont-ils ?", car d'après ses calculs, on devrait être entourés d'extraterrestres...
Fermi adorait poser des questions amusantes à ses étudiants, comme par exemple "combien y-a-il de grains de sables sur telle plage ?". Aujourd'hui, il pourrait demander "Prenons un gilet jaune au hasard parmi tous ceux qui ont manifesté depuis un an. Quelle est la probabilité qu'il soit polytechnicien ?" [6]. Si on calcule qu'il y a 800000 jeunes de 20 ans en France, et que 400 vont entrer à Polytechnique, ça fait 0,05%, ou 5 sur 10 000. Outre le fait de stimuler les méninges, ce genre d'exercices permet de manipuler des raisonnements scientifiques et des ordres de grandeur.
Solution 1 : Ils sont là, et ils s'appellent les Hongrois.
En 1945/46, le physicien Américain Phil Morisson lança une blague à Los Alamos... Pour lui, ce serait bien plus compliqué pour des martiens d'envahir la terre, que pour les Américains de débarquer en Normandie, sauf s'ils sont déjà là depuis un millénaire ou deux. Les martiens ont été très forts pour se cacher, mais trois caractéristiques ont permis de les démasquer :- Leur envie de voyager
- Leur langage
- Leur intelligence
Or les gitans hongrois sont un peuple nomade. Le hongrois ne ressemble à aucune langue des pays voisins (Autriche, Croatie, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Ukraine). Le pouvoir de leurs cerveaux dépasse celui de pas mal d'humain. Parmi les collègues d'Enrico Fermi travaillant au projet Manhattan à Los Alamos, il y avait par exemple John Von Neumann, originaire de Budapest, comme Edward Teller ou encore Eugène Wigner, qui obtenu le prix Nobel de physique en 1963 pour ses travaux sur la théorie quantique.
La blague de Morisson était connue d'Enrico Fermi. Cependant, le Finnois est aussi une langue différente de celle parlée dans les pays voisins, et Von Neumann était persuadé qu'un ordinateur serait toujours un truc énorme. L'erreur est humaine et les Hongrois ne sont donc pas des extraterrestres...
- Fantastika (podcast) avec des chroniques sur SETI dans l'émission 56 (protocoles) 51 (personnes impliquées), 45 (difficulté des traductions en français) 34 et 35 (histoire de SETI).
- E. Piotelat, Mais où sont-ils ? Conférence à Vincennes en 2009.
- E. Piotelat, Le paradoxe de Fermi., Futura Sciences
- Blog de Stephen Webb.
- Stephen Webb , "If the Universe Is Teeming with Aliens ... WHERE IS EVERYBODY? Seventy-Five Solutions to the Fermi Paradox and the Problem of Extraterrestrial Life" Springer, 2015. ISBN 978-3-319-13236-5
- Tweet...
Commentaires