En lisant "Permanent Record" le livre écrit par Edward Snowden, j'ai appris qu'aucun extraterrestre n'était en contact avec la CIA. Ça tombe bien, les protocoles mis en place par l'ONU ne stipulent pas qu'un message reçu par SETI devrait rester dans les archives d'une agence gouvernementale.
Cependant, j'ai découvert pas mal d'informations, ou plus exactement, je suis parvenue à remettre un peu d'ordre dans mon Rubik's cube... J'ai vu le documentaire "Citizen4" plusieurs fois, donc j'avais les faces avec des couleurs mélangées. Cet essai retraçant la vie d'Edward Snowden de manière chronologique permet de mieux comprendre le déroulé des événements.
Le livre s'ouvre sur une anecdote.
Hier, les islamistes ont manifesté dans Paris. Quelques personnes de gauche se sont jointes à eux en évoquant des "lois liberticides" et en bafouillant à propos de lois votées suite aux attentats. Mais qui les a votées ? En mai 2015, il n'y a eu que 86 députés pour s'opposer à la loi renseignement. On a les noms ! [1]. La loi de 1905 pour la séparation de l'église est de l'état nous garantit notre liberté de pensée.
En lisant "Mémoires vives", on comprend que tout a basculé le 12 septembre 2001, aux USA. Page 90, Edward Snowden écrit :
En 2015, nous n'avons fait que copier, poursuivre ce mouvement.
A propos de théorie du ruissellement et de recours aux contractuels, Edward Snoawden parle de "corruption organisée avec le concours de l'état" . C'est de l'argent public qui se retrouve dans le privé (avec promotion des hauts fonctionnaires).
D'après le livre, 68% du "budget noir" était affecté aux services de renseignements en 2013. 20% des employés rémunérés grâce à cela étaient des contractuels. Mais des dizaines de milliers étaient embauchés par des sociétés privées. Leur salaire n'était même pas dans ce budget noir.
Snowden avait sur son bureau la constitution des Etats Unis. Le quatrième amendement stipule que les citoyens ne peuvent être soumis à une perquisition non motivée. Or en stockant les données de tout le monde, les services de renseignements agissaient contre cette constitution.
C'est amusant de savoir qu'il s'en est rendu compte après avoir préparé un exposé sur le contrôle des citoyens chinois par leur gouvernement. Aujourd'hui, la Chine utilise la reconnaissance faciale, tout le monde crie au scandale, mais tout le monde chercher à l'imiter.
Dans le livre, il raconte sa fuite à Hong Kong et le travail avec les journalistes pour que ses révélations ne passent pas inaperçues comme la vidéo ci-dessus. On trouve aussi des extraits du journal intime de Lindsay Mills, sa compagne à qui il n'avait pas parlé de ses projets.
Lorsque les GAFA ou autres nous piquent nos données, elles le font plus ou moins dans les règles. Nous avons signé les conditions d'utilisation.
Le RGPD pourrait nous protéger, mais comme l'a déclaré Edward Snowden la semaine dernière lors du WebSummit, le problème n'est pas la protection des données, mais la collection.
Cependant, j'ai découvert pas mal d'informations, ou plus exactement, je suis parvenue à remettre un peu d'ordre dans mon Rubik's cube... J'ai vu le documentaire "Citizen4" plusieurs fois, donc j'avais les faces avec des couleurs mélangées. Cet essai retraçant la vie d'Edward Snowden de manière chronologique permet de mieux comprendre le déroulé des événements.
Mémoire vive, morte, permanente ?
J'ai un peu hésité entre le livre en version originale et en version française. La traduction du titre est un contre-sens. En anglais "permanent reccord", c'est l'enregistrement permanent, ce qui ne s'efface jamais. La mémoire vive d'un ordinateur, c'est la mémoire qui s'efface dès que l'on éteint la machine, voire que l'on ferme une application. C'est la RAM (read access memory). Il aurait été plus judicieux de parler de mémoire morte, ou d'enregistrement permanent. C'est bien de cela dont parle Snowden.
Le livre s'ouvre sur une anecdote.
"La plupart des 2000 premières nuits de ma vie ont donné lieu à des actes de désobéissance civile“.Enfant, il voulait se coucher le plus tard possible. Un jour, il a retardé toutes les horloges de la maison, afin de retarder l'heure où il devrait aller au lit. Qui peut le faire aujourd'hui ? L'heure nous est donnée par nos smartphones, l'ordinateur, la boxe internet. Même ma grand-mère qui n'avait rien de tout ça avait l'heure sur la télévision souvent branchée sur les chaînes d'information.
12 septembre 2001 / 7 janvier et 13 novembre 2015
J'ai trouvé le livre chez mon libraire préféré, mais j'ai observé qu'il était aussi en grande surface, quoi qu'un peu caché... Je l'ai remonté au "TOP ESSAI", devant Sarko ou Le Pen. Je pense que c'est le livre à lire si l'on veut comprendre ce qui nous est arrivé après le 7 janvier 2015, si l'on veut comprendre pourquoi nous ne sommes plus le "pays des droits de l'homme".
Hier, les islamistes ont manifesté dans Paris. Quelques personnes de gauche se sont jointes à eux en évoquant des "lois liberticides" et en bafouillant à propos de lois votées suite aux attentats. Mais qui les a votées ? En mai 2015, il n'y a eu que 86 députés pour s'opposer à la loi renseignement. On a les noms ! [1]. La loi de 1905 pour la séparation de l'église est de l'état nous garantit notre liberté de pensée.
En lisant "Mémoires vives", on comprend que tout a basculé le 12 septembre 2001, aux USA. Page 90, Edward Snowden écrit :
"On est passé d'une Amérique qui se définissait par le respect de ceux qui exprimaient leur désaccord à un système sécuritaire où une police militarisée exige que l'on fasse preuve d'une soumission totale, et où l'on voit, dans toutes les villes, les membres des forces de l'ordre sortir leur arme et vous intimer l'ordre d’obéir."Est-ce que cela nous a touchés ? A partir du moment où l'on achète du matériel chez des sociétés comme Dell, ou que l'on va sur des sites web utilisant le Cloud d'Amazon, oui... La CIA ou la NSA, en étant clientes des grandes sociétés américaines, non seulement favorise certains développements techniques, mais place aussi ses hommes au bon endroit.
En 2015, nous n'avons fait que copier, poursuivre ce mouvement.
Ruissellement
Edward Snowden raconte comment il a décroché son premier emploi après avoir été habilité secret défense. Il a eu un entretien avec un recruteur d'une petite boîte avec lequel il a négocié son salaire. Comme la NSA donnait 20% de celui-ci à l'entreprise en question, celle-ci avait intérêt à ce qu'il soit le plus élevé possible.A propos de théorie du ruissellement et de recours aux contractuels, Edward Snoawden parle de "corruption organisée avec le concours de l'état" . C'est de l'argent public qui se retrouve dans le privé (avec promotion des hauts fonctionnaires).
D'après le livre, 68% du "budget noir" était affecté aux services de renseignements en 2013. 20% des employés rémunérés grâce à cela étaient des contractuels. Mais des dizaines de milliers étaient embauchés par des sociétés privées. Leur salaire n'était même pas dans ce budget noir.
Pourquoi a-t-il lancé l'alerte ?
Lorsque Snowden travaillait chez Dell, Gus Hunt, de la CIA, était connu comme une bouche sur un gros sac d'argent. Dans cette vidéo datant d'Avril 2013 (donc avant les révélations de Snowden de juin 2013), celui-ci explique déjà la puissance de la CIA :Snowden avait sur son bureau la constitution des Etats Unis. Le quatrième amendement stipule que les citoyens ne peuvent être soumis à une perquisition non motivée. Or en stockant les données de tout le monde, les services de renseignements agissaient contre cette constitution.
C'est amusant de savoir qu'il s'en est rendu compte après avoir préparé un exposé sur le contrôle des citoyens chinois par leur gouvernement. Aujourd'hui, la Chine utilise la reconnaissance faciale, tout le monde crie au scandale, mais tout le monde chercher à l'imiter.
Dans le livre, il raconte sa fuite à Hong Kong et le travail avec les journalistes pour que ses révélations ne passent pas inaperçues comme la vidéo ci-dessus. On trouve aussi des extraits du journal intime de Lindsay Mills, sa compagne à qui il n'avait pas parlé de ses projets.
T'as lu les CGU ?
Alors que je ne me suis toujours pas vraiment remise des attentats de 2015, cette lecture m'a fait du bien. Elle permet d'y voir plus clair...Lorsque les GAFA ou autres nous piquent nos données, elles le font plus ou moins dans les règles. Nous avons signé les conditions d'utilisation.
Le RGPD pourrait nous protéger, mais comme l'a déclaré Edward Snowden la semaine dernière lors du WebSummit, le problème n'est pas la protection des données, mais la collection.
- E. Piotelat, Orage sur nos libertés, 05/2015.
Commentaires