Dodécaèdre

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Certains morceaux de la vie de Sonia sont déjà écrits sur ce blog, comme cette journée du 30 mai 2008, où l'on a acheté un jeu appelé "Polydron" [1]. Il est encore sur une étagère dans sa chambre, alors que pas mal de choses datant de cette époque sont à la cave depuis longtemps. 

Sonia, 30 mai 2008

Peut-être suis-je encore victime d'une bulle sur Twitter, mais j'ai l'impression que ce sont surtout des femmes exerçant des professions scientifiques qui plient des grues en papier et tout un tas d'autres choses, souvent à vocation pédagogique, mais aussi pour comprendre certains phénomènes chimiques [2]. Peut-être que les femmes postent plus facilement leurs réalisations ? Les hommes plient mais affichent moins leurs origamis ? Le lundi, c'est le jour de l'art et des maths sur Twitter [3], et en voyant un dodécaèdre, j'ai repensé à ce jeu qu'affectionnait Sonia. 


Il me semble avoir découvert l'origami en CE1, quand il ne restait que quelques minutes avant la sonnerie de la cloche et que le maître ou la maîtresse devait nous occuper, tout en maintenant le silence. Je me souviens également des concours d'avions en papier en terminale C au Lycée Henry Vincenot de Louhans. Le défi consistait à le lancer par une fenêtre ouverte afin qu'il rentre par l'autre, sur la table d'un camarade situé devant nous, tout cela dans le dos du professeur de physique qui trouvait juste qu'il faisait un peu froid  [4].  

Sonia, 30 mai 2008

Sonia a ramené des fleurs de lys en origami du centre de loisirs du CESFO, où des étudiants -souvent scientifiques- les encadraient, mais je ne me souviens pas que les enseignants de l'école primaire lui aient appris à en faire. Il me semble qu'au contraire, on lui avait reproché de faire des pliages quand elle s'ennuyait trop [5]. D'ailleurs ces enseignants plutôt littéraires savent-ils réaliser quelques origamis simples ? 


Est-ce que finalement, les pays qui envoient le plus de grues en papier à Hiroshima [6] ne sont pas ceux qui ont les meilleurs résultats en mathématiques et en sciences au classement PISA, comme la Chine, le Japon, le Canada ? Ou n'y a-t-il aucune corrélation entre l'art japonais de l'origami et les résultats ? 

Sonia, 30 mai 2008

En suivant ce tutoriel [7], je me suis amusée à transformer deux devoirs d'histoire géographie de Sonia en CM2 en dodécaèdre. J'ai commencé par les découper en petits carrés, en enlevant la remarque de l'instituteur qui se plaignait d'avoir du mal à lire. le nom des villes sur la carte de France... 
Pour cela, j'ai plié les feuilles A4 en 4. 


J'ai découpé ensuite des carrés : 


Je pense que jusque là, même les enseignants d'école primaire aux Ulis devraient savoir faire... Pas besoin d'avoir un bac scientifique. Pour réaliser un dodécaèdre, il faut 30 petits carrés. 


Ensuite, il n'y a plus qu'à suivre le tutoriel [7] pour réaliser les modules : 


Les assembler est un jeu d'enfant : 






Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir dit à Sonia que son écriture était la chose la plus précieuse au monde à mes yeux. Ce sont ses traits, sa personnalité, son ADN, les traces de vie qu'il me reste. 

Sonia, 30 mai 2008

Il n'était pas rare que son style reflète la relation qu'elle avait avec l'enseignant. Certains n'avaient aucun problème pour lire ses devoirs et s'étonnaient que des collègues se plaignent de son écriture. En général, c'est ceux avec lesquels elle s'entendait bien.  


Est-ce que le but de l'école n'est pas de donner envie d'écrire ? Pourquoi critiquer l'écriture d'un enfant, si ce n'est pour le faire souffrir et baisser l'estime de lui-même ? A-t-on déjà vu quelqu'un changer d'écriture ? Si c'est un problème de motricité fine, pourquoi ne pas proposer des origamis ? Encore faut-il que l'enseignant sache en faire... La boucle est bouclée. Le dodécaèdre est achevé.

Sonia, 30 mai 2008

Ce 30 mai 2008, Sonia était en grande section de maternelle. L'école n'étant pas obligatoire, elle m'avait accompagnée au salon des jeux mathématiques. En regardant les photos, je me dis qu'elle s'était bien amusée, et qu'elle était extrêmement bien dans sa peau... 
 

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