Sonia,
Depuis ton départ, j’ai reçu énormément de messages. Une voisine en pleurs frappe à ma porte. Elle me raconte que tu avais offert des livres à sa fille. Nikolay Smirnov, m’écrit de Russie
« I remember Sonia, we've met in Bremen. We talked a lot. She was a very deep and mature person. ».
A l'instar des fans de The Dragon Prince à travers le monde avec lesquels tu inventais des histoires, je ne réalise pas encore que ton départ n'est pas une fiction de plus, une creepypasta comme celles que tu aimais écouter la nuit.
Tes amis de l’école primaire des Avelines se souviennent de toi. Des mamans que je ne croise presque jamais depuis que je ne t’accompagne plus au portail de l’école me racontent qu’elles ont longuement discuté avec toi la semaine dernière. Mes collègues se souviennent de tes passages au laboratoire. Ceux de l’université Paris Saclay se souviennent t’avoir croisée dans des manifestations.
Je trie des photos. Je te revois à 8 ans dans un clip de Camélia Jordana chanter « Non, non, non, non », puis quelques mois plus tard, en novembre 2010, sur la place du Trocadéro tenir une pancarte « Place des droits de l’enfant » .
Si au début tu me suivais à Paris, bien vite tu as pris le RER sans me le dire, comme le lundi 16 novembre 2015 où tu as voulu saluer la mémoire des victimes du Bataclan alors que tout le monde avait peur. Tu avais 13 ans. Quelques mois plus tard, tu allais seule à Nuit Debout, participer à des ateliers d’écriture féministes et découvrir la démocratie. En février 2016, tu envoyais un texte à Charlie Hebdo, montrant une vision à la fois drôle et noire de l’avenir que tu imaginais à travers un certificat à galérer.
Proche du mouvement extinction rébellion, tu aimais la nature, qu’il s’agisse du parc nord aux Ulis, du parc de la Grande Maison à Bures, des champs de Frangy-en-Bresse ou des plages de Boulogne sur Mer. Tu nous a quitté à l’heure où le soleil se levait. Tu aimais semer des graines partout. Le grand tournesol sur le balcon a fleurit le jour de ton départ. Je vais arroser les graines que tu as semées pour changer le monde pour ceux qui restent.
Tu avais mille combats, contre les discriminations, contre toute forme de racialisme, pour l’universalisme et la liberté. Tu ne supportais pas l’injustice et tu étais prête à abattre des montagnes pour aider ton prochain. Ce vendredi matin à 6 heures, quand tu nous a quitté, j’aurais aimé que Katara, la maître de l’eau dans Avatar soit là pour retirer ce qu’il y avait dans tes poumons et faire de nouveau circuler ton sang.
Ton départ n’était pas l’une des mille histoires que tu as imaginées. Tout ce que tu as créé restera, tout ce que tu as semé en ce monde grandira.
Commentaires
ous de Noëlle ❤️❤️❤️
Merci pour ta présence parmi nous, merci pour ta lumière. Je vois que tu as semé beaucoup d'amour autour de toi, c'est pour cette raison tu seras toujours vivante dans nos coeurs.
Sincères condoléances.
Par le plus pur des hasards, j'ai rencontré ta maman sur Twitter. J'aurais tellement aimé ne pas avoir à écrire ces lignes. J'aurais tellement aimé que les choses soient différentes pour toi. Mais tu es partie, mais la graine de l'amitié et de l'amour que tu as plantée ne cessera de grandir. Ta maman y veille et se bat pour tous les autres étudiants afin que ce qu'ils ne subissent pas les mêmes souffrance que toi.
Puisse-tu reposer en paix.
Prends soin de ta maman de là où tu es.
Permet-moi de t'embrasser très fort.
Laure.