Jour de la Terre aux Ulis

Aujourd'hui, c'est le jour de la Terre. A quoi cela ressemble-t-il en 2018 aux Ulis, en France ? 
Sur mon balcon, du colza a fleuri. Les graines ont-elles été emportées par le vent depuis les champs de Saint-Jean-de-Beauregard que l'on voit au loin ? 


A moins que le jardinier ne soit ce pigeon qui a eu l'idée saugrenue de faire son nid dans une pelle qui traînait ?

Les marronniers sont en fleurs dans le parc urbain.

La corbeille d'argent a fleuri dans la jardinière.


Mais ce n'est pas encore le cas du géranium.


Cette après-midi, une abeille est venue visiter ma cuisine.


Quelle est cette poussière blanche ? J'ai laissé les clés de mon appartement à Eiffage la semaine dernière, afin de repeindre cuisine, WC et salle de bain. Le lundi matin, j'ai croisé le peintre. Dans un très bon anglais, il m'a dit qu'il était un réfugié afghan et qu'il touchait 100 euros par jour pour 7 heures de travail.

Le soir, j'étais stupéfaite devant l'incendie de Notre Dame.


Comment était-ce possible ? Qui étaient les ouvriers ? Étaient-ils des compagnons du devoir, des artisans travaillant dans les règles de l'art, ou des réfugiés acceptant le travail dont personne ne veut ?

Lorsque je suis rentrée vendredi soir, il y avait de la poussière dès la sortie de l'ascenseur.

 Dans l'appartement, une vraie catastrophe.

Au sol, il y avait des taches de peinture sous la poussière. Le balai est à jeter aussi...

Quant au travail, c'est sans commentaires... Au hasard par exemple, la porte des WC... Dévisser une poignée avant de peindre, c'est si compliqué ?


En laissant mes clés à Eiffage, j'avais mis noir sur blanc les petites choses à terminer pendant cette semaine, comme par exemple l'électricité ou la pose des joints. Rien n'a été fait. Les prises de la cuisine ne fonctionnent toujours pas.

Dans le couloir, il y a un compteur Linky de moins. Un voisin a dû déménager.

Les fils arrivent... Y-a-t-il du courant derrière ?


Ne pas fermer les portes, ne pas visser les caches en plastic pour ne pas les abîmer, c'était l'argument de l'électricien qui a laissé le disjoncteur pendouiller chez moi pendant 1/2 journée...


A qui la faute ? Eiffage, qui fait appel aux entreprises les moins chères ? Les chefs d'entreprises, qui recrutent tant bien que mal des ouvriers sans aucune qualification en les payant au jour le jour ?

Mon ami Patrick, couvreur, qui a effectué le tour de France des compagnons du devoir, a écrit un très bon billet sur la cathédrale de Notre Dame [1]. En ce jour de la Terre, il devient urgent de prendre le temps de bâtir, de protéger, de respecter le rythme de chacun.

Les graines ne se transforment pas en fleur en un jour.

J'ai aidé la petite abeille à trouver la sortie en lui offrant du lilas pour qu'elle s'y agrippe.

Pendant que la Chine écrivait des poèmes scientifiques sur Notre Dame, le feu et la lumière, en France, on s'amusait à ridiculiser les projets des architectes en inventant une flèche pour Notre Dame. Voilà ma modeste contribution :


La sonde Pioneer représentait l'homme, la femme, sur la troisième planète orbitant autour d'une étoile dont la position était donnée. Il est probable qu'aucun extraterrestre ne la verra jamais, mais il est certain qu'elle a beaucoup fait parler, qu'elle est une sorte de miroir dans lequel chacun s'est regardé et où peu se sont reconnus.

L'incendie de Notre Dame, c'est aussi une image de notre inconscience. A vouloir aller trop vite en prenant l'avion plutôt que le train, à vouloir payer le moins possible en important la main d'oeuvre comme les produits de mauvaise qualité, en faisant l'impasse sur la sécurité, on court à la catastrophe.


  1. Daneel Olivaw, Le Drame de Notre-Dame. Le temps des cathédrales est-il revenu ?


Commentaires

Danièle Dugelay a dit…
Tu as raison, L'époque connaît de moins en moins l'art de vivre et fait passer trop souvent la vitesse avant la qualité. Il leur semble plus important d'économiser le temps, puisque le temps c'est de l'argent et que le but idéalisé est le profit. C'est grâce des gens comme toi, dont le regard cherche l'art et le plaisir des yeux, que nous avons envie de résister. Merci à toi.