Aujourd'hui, je n'irai pas à la marche pour le climat à Paris. Ce n'est pas à cause des gilets jaunes, mais plutôt parce que ça ne sert à rien, que ce sera une parade de façade de plus, où même si on met des citoyens devant, il y aura les partis politiques derrière afin de récupérer tout ce qu'ils peuvent. On ne peut rien faire pour le climat, mais on peut éviter d'agir contre le climat. Dans ce billet, j'ai envie de livrer des réflexions en vrac, au fil de la journée...
Brême, octobre 2018
Un problème à résoudre...
La COP24 s'est déroulée cette semaine en Pologne [1]. Parmi les personnes invitées à s'exprimer, il y avait l'astronaute Mae Jemison [2] (24 minutes après le début).
La tâche que nous avons devant nous n'est pas facile, est c'est peut-être le plus important problème que nous ayons à résoudre.
La Terre n'a pas besoin de nous.
Au début de son intervention, elle décrit la Terre vue de la station spatiale, et la fine couche d'atmosphère.
Faut-il sauver la Terre ? Non, elle n'a pas besoin de nous, c'est nous qui avons besoin d'elle.
Les Ulis, Décembre 2018
Ce midi, mon repas était composé uniquement de produits achetés au marché : carottes, poivron, poulet, raisins... Sur Mars, je ne pourrais pas avoir des produits frais comme cela. J'ai besoin de la Terre. Égoïstement, si je me préoccupe du réchauffement climatique, c'est pour moi, pour mes proches, sans doute pas pour une planète sur laquelle la vie serait impossible.
Brême, octobre 2018
Technologie spatiale et couche d'ozone.
Nous devons absorber le CO2, contrôler les émissions, alors que la population sur Terre augmente. Pourtant, Mae Jemison est optimiste. Dans les années 90, des satellites nous ont alerté sur le trou de la couche d'ozone. Nous avons été capables de le diminuer, de contrôler les polluants responsables de la diminution de l'ozone, tout cela grâce à la technologie spatiale.
Pourquoi suis-je fascinée par les lancements de fusées, que la qualité soit extraordinaire comme celle de Space X ou avec des gros pixels comme celle du club d'amateurs qui a permis au monde entier de suivre le lancement de la sonde Chang'E4 vers la Lune [3] [4]?
C'est peut-être ce désir de regarder loin, très loin, avec un pincement au cœur en pensant aux 2300 postes supprimés par ArianeGroup [5] ou aux 340 postes supprimés par le CNRS d'ici 2022 [6].
Solidarité
Le discours de Mae Jemison se termine par une anecdote sur l'intelligence des grands-mères en Inde et en Afrique, qui ont su utiliser l'énergie solaire pour produire de l'électricité. Elle conclut en citant Lao Tseu puis Gandhi. Le monde est connecté, et ce qui est développé à un endroit doit être disponible à un autre.
Ce qui manque, ce n'est ni la technologie, ni la connaissance, c'est la solidarité.
Quand on pense à la suppression des lignes de chemin de fer en France, c'est exactement ça.
Entre Bruxelles et Brême, octobre 2018
On sait faire rouler des trains, mais on ne le fait pas parce que ce n'est pas rentable de proposer un service à une centaine de voyageurs entre Dijon et Bourg-en-Bresse.
J'ai testé le bus entre Seurre et Mervans lors de mon dernier voyage en Bourgogne. Il met 25 minutes quand le train en met 15, sans compter le temps pour descendre du train à Seurre, traverser la voie, ranger les valises, s'asseoir dans le bus.
Bus SNCF, novembre 2018
Ecologiquement est-ce intéressant ? Rien n'est moins sûr... Bien avant les gilets jaunes, l'association SOS TER de Bresse [7] a alerté citoyens et élus.
La solidarité, c'est aussi ne pas se garer sur des arrêts de bus, comme certains aiment le faire sur le plateau de Saclay. C'est aussi penser aux piétons et aux cyclistes en protégeant les pistes cyclables.
Rotterdam, janvier 2018
La journée se termine sur de terribles images une main arrachée à Bordeaux, un œil perdu à Paris à cause de tirs à bout portant. Le français se rend compte qu'il peut marcher sur deux pattes, c'est ça l'évolution !
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