Cette année, le 13 novembre, c'était un dimanche, c'était le jour des roses blanches.
Le temps était gris, pluvieux, brumeux ; pas de quoi boire un café en terrasse... Cela fait un an que les questions apparaissent, puis s'en vont. Et si ? Et s'il avait plu le 13 novembre 2015 ? Et s'il n'y avait pas eu l'état d'urgence ? Et si, et si les terroristes n'étaient pas rentrés au Bataclan. Je repense encore a ce monsieur qui racontait en boucle son histoire devant le comptoir Voltaire. Y'a-t-il eu quelqu'un qui a tiré dans le dos des personnes qui regardaient le match ? Personne n'en parle...
Les cérémonies, les plaques, les politiques, le président, la maire, bof... La télévision n'a été allumée que pour American Dad. En revanche, le flux d'information sur les réseaux sociaux ne tarissait pas, plus triste, plus beau, plus profond d'un côté, mais aussi plus violent de l'autre, avec d'horribles photos qui n'auraient jamais dues être prises, des propos odieux de fans de Daech ou de simples d'esprits.
Couverture alourdie
Je me suis dit que c'était le jour pour mettre à exécution un idée que j'avais en tête depuis quelques semaines : réaliser une grosse couverture alourdie, pour combattre le stress, les insomnies, les angoisses, etc... L'article qui m'a donné l'idée est celui-ci...
J'ai donc acheté 4kg de riz (pour 10 euros), deux couvertures Star Wars (à 3 euros l'une au marché). J'avais 20 sacs à fermeture (congélation, avion) un peu trop grands que j'ai donc plié et une agrafeuse. J'ai réparti le riz dans les sacs (4kg = 20 * 200g).
Ensuite, j'ai replié les sacs en deux, retiré l'air, puis fermé et agrafé. Avec des sacs plus petits, cette étape n'est pas nécessaire.
Je les ai ensuite scotchées entre eux, pour former des lignes de 5 sacs.
Chaque ligne faisant près d'un kilo, les relier entre elles a été un peu plus sportif..
Ensuite, j'ai choisi le mode paresseux, en découpant des franges aux deux couvertures et en les reliant entre elles.
L'idée est de pouvoir les laver sans passer le riz à la machine. Avec beaucoup de temps, une machine à coudre, des billes de plastic, il est possible de faire quelque chose de bien plus professionnel (voir cette vidéo, ou rechercher "weighted blanket".
Une fois finie, c'est agréable, réconfortant, amusant.
Quel monde voulons-nous ?
La veille j'avais lu cette fiction sur le blog d'Olivier Ertzscheid : le professeur d'histoire. Comme c'est un enseignant chercheur, je vais même faire l'effort de le citer correctement :
Ertzscheid Olivier, « Le professeur d'histoire», Affordance.info, ISSN 2260-1856. 11 novembre 2016. [En ligne]
http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2016/11/le-professeur-histoire.html
http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2016/11/le-professeur-histoire.html
On retrouve Winston (cf 1984), un siècle après l'élection de Trump. Il y a beaucoup d'humour. L'auteur parvient à exprimer ce sentiment un peu vague qui me traverse souvent... Les politiques n'ont pas tant de pouvoir que ça, enfin, peut-être moins que les géants américains.
Chaque société a sa vérité, et finalement, n'est-ce pas à chacun de nous de faire que la vérité qui apparaît sur les réseaux soit celle que l'on choisi de diffuser. Par exemple, dimanche soir, c'était génial de voir des bougies, encore des bougies...
Les lyonnais pensaient au 8 décembre, les parisiens et banlieusards au 13 novembre 2015.
J'ai réalisé à quel point l'humour de la Katiba des Narvalos avait compté pour moi, et sans doute pour beaucoup d'autres pendant cette année. Je me suis étonnée de voir comment ils pouvaient chasser encore et encore les tweets, les comptes djihadistes. Tant de persévérance ! Puis tout à coup, le découragement, en voyant que Twitter ne fait rien face à des horreurs, mais supprime des comptes qui luttent contre Daech.
La citation de Michel Foucault s'applique à la lutte contre le terrorisme :
"Chaque société a son régime de vérité, sa politique générale de la vérité: c’est-à-dire les types de discours qu’elle accueille et fait fonctionner comme vrais ; les mécanismes et les instances qui permettent de distinguer les énoncés vrais ou faux, la manière dont on sanctionne les uns et les autres ; les techniques et les procédures qui sont valorisées pour l’obtention de la vérité ; le statut de ceux qui ont la charge de dire ce qui fonctionne comme vrai."
Cela explique que Facebook et Twitter considèrent une photo de cadavres comme "énoncé vrai", et un compte parodique comme "énoncé faux", mais comme dirait Caliméro, c'est vraiment trop injuste. Ce n'est pas pour cela qu'il faut l'accepter. Si tous les citoyens réagissent, diffusent leur vérité, celle qu'ils souhaitent voir, alors peut-être pourrons-nous changer les choses.
Chaque société a sa vérité, et finalement, n'est-ce pas à chacun de nous de faire que la vérité qui apparaît sur les réseaux soit celle que l'on choisi de diffuser. Par exemple, dimanche soir, c'était génial de voir des bougies, encore des bougies...
Les lyonnais pensaient au 8 décembre, les parisiens et banlieusards au 13 novembre 2015.
J'ai réalisé à quel point l'humour de la Katiba des Narvalos avait compté pour moi, et sans doute pour beaucoup d'autres pendant cette année. Je me suis étonnée de voir comment ils pouvaient chasser encore et encore les tweets, les comptes djihadistes. Tant de persévérance ! Puis tout à coup, le découragement, en voyant que Twitter ne fait rien face à des horreurs, mais supprime des comptes qui luttent contre Daech.
La citation de Michel Foucault s'applique à la lutte contre le terrorisme :
"Chaque société a son régime de vérité, sa politique générale de la vérité: c’est-à-dire les types de discours qu’elle accueille et fait fonctionner comme vrais ; les mécanismes et les instances qui permettent de distinguer les énoncés vrais ou faux, la manière dont on sanctionne les uns et les autres ; les techniques et les procédures qui sont valorisées pour l’obtention de la vérité ; le statut de ceux qui ont la charge de dire ce qui fonctionne comme vrai."
Cela explique que Facebook et Twitter considèrent une photo de cadavres comme "énoncé vrai", et un compte parodique comme "énoncé faux", mais comme dirait Caliméro, c'est vraiment trop injuste. Ce n'est pas pour cela qu'il faut l'accepter. Si tous les citoyens réagissent, diffusent leur vérité, celle qu'ils souhaitent voir, alors peut-être pourrons-nous changer les choses.
Bon courage à tous les gamins, les gosses de Paris, qui se reconstruisent petit à petit...
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