Comète, Darwin et petites bêtes

Tous les ans, les médiathèques de la CAPS organisent un prix du livre Scientifique. Cette année, trois ouvrages étaient proposés aux adultes et aux jeunes de 9-12 ans. La remise du prix a eu lieu samedi dernier.  



Les auteurs 

Quelques auteurs ont répondu à l'appel. De gauche à droite :

  • Antoine Balzeau est paléoanthropologue. Il a contribué au livre "Les pouvoirs extraordinaires du corps humain", qui est sorti en même temps que l'émission du même nom, à laquelle il a contribué. 
  • Annabelle Kremer est professeur de SVT dans un collège strasbourgeois. Elle a répondu présente quand la Cité des Sciences cherchait à publier un ouvrage jeunesse accompagnant l'exposition "Darwin l'original".
  • Jean-Baptiste de Panafieu est passionné par les fonds marins. A force de soulever des pierres pour voir quelles sont les petites bêtes qui se cachent dessous, il a obtenu un doctorat d'océanie biologique. 
  • Nathalie Tordjman est la seule auteur présente à ne pas être scientifique. Son livre "Vivre dans la Savane" pour la Jeunesse a été écrit à partir de témoignages. Même si elle a vérifié les informations reçues, elle n'est jamais allée dans la Savane. 
  • Thérèse Encrenaz est astrophysicienne, spécialiste des atmosphères des planètes. Auteur de nombreux ouvrages (mon préféré est "à la recherche de l'eau dans l'univers"), elle a co-écrit "A la rencontre des comètes" avec James Lequeux.
  • James Lequeux est astronome, spécialiste de la matière interstellaire. Il me semble l'avoir croisé à l'observatoire de radioastronomie de Nançay en 1995.

Les vainqueurs

Jean-Claude Roynette, président de S[cube], a remis le prix du livre Scientifique adulte à James Lequeux et Thérèse Encrenaz pour le livre "A la rencontre des comètes". 


Le prix jeunesse a été remis à Jean-Baptiste de Panafieu par Olivier Thomas, vice-président de la Communauté Paris-Saclay, chargé de la culture.


Le débat

Nous étions une cinquantaine de personnes dans le public, dont une dizaine d'enfants. 


Les questions ont fusé souvent sur des problématiques scientifiques, qu'il s'agisse de Darwin ou de la découverte récente d'acide aminé et de phosphore sur Tchoury

Thèrèse Encrenaz est revenue sur son séjour à Moscou : 
"En 1986, pour la première fois, le centre spatial était ouvert aux étrangers". 

Il fut bien sûr question du passage de la comète de Halley en 1986. L'observatoire de Paris a reçu énormément d'appels. Elle  raconte qu'un individu lui a demandé à l'époque par téléphone "Est-ce que vous l'avez-vue ?". Elle a répondu par l'affirmative et son interlocuteur l'a aussitôt traitée de damnée. 

Le 13 novembre 2014, lors de l'arrivée de la sonde Philaé sur 67P, ce fut effervescence sur le campus de l'université Paris-Sud. Deux amphis avaient été ouverts pour accueillir le personnel qui souhaitait suivre en direct cet événement (cf ce billet). James Lequeux a souligné le rôle important de l'IAS dans la mission Rosetta. En revanche, ni lui, ni Thérèse Encrenaz n'a l'intention d'écrire un livre sur cette aventure (dont il est tout de même question dans "A la rencontre des comètes".

Lorsqu'Annabelle Kremer défend Darwin ou les sciences, les religieux se taisent... Admirative du travail collaboratif des scientifiques qu'elle rencontre régulièrement dans le cadre d'échanges avec des enseignants, elle partage sa passion avec ses élèves à qui elle a demandé des conseils pour l'écriture du livre sur Darwin. 

Elle a par exemple déclaré : 
"Les sciences servent à avoir une vision commune du monde."
Jean-Baptiste de Panafieu a renchérit :
"Parler de science permet aux enfants de comprendre les enjeux de notre société."

Les enfants présents étaient trop timides pour poser des questions, mais sont restés jusqu'à la fin, sans doute aussi passionnés que je l'étais pas les captivants échanges entre les auteurs. Darwin a écrit plus d'une trentaine d'ouvrages qui méritent encore aujourd'hui que l'on s'y attarde. On ne sait pas si certaines "petites bêtes" sont en voie d'extinction, puisque ce serait déjà bien qu'on les répertorie toutes ! De quoi poursuivre le débat indéfiniment...

Un grand merci au personnel des médiathèque et aux auteurs pour ce moment hors du temps !


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