A-R en Bresse. Etape 1 : Paris - Dijon

Quand on habite en région parisienne, se rendre en Bresse pour les vacances ressemble de plus en plus au parcours du combattant. Tout d'abord, après avoir cliqué et re-cliqué sur le site de la SNCF pour trouver des horaires et des tarifs convenables, les deux seules solutions envisageables qui restaient étaient :
  • Vendredi 20 : 15h23 : Paris - Dijon : 16h58  puis 17h33 Dijon - Mervans 18h31.
  • Vendredi 20 : 16h53 : Paris - Dijon : 18h32  puis 18h43 Dijon - Mervans 19h42.
Les deux solutions imposaient de prendre l'après-midi de congé, surtout avec les aléas du RER B en ce moment. J'ai donc opté pour le TGV de 15h23, et même la première classe, vu que le billet n'était pas beaucoup plus cher, et qu'il y aurait des prises électriques.

A 6h41, j'ai reçu un SMS d'alerte de la SNCF.
"Le service de restauration de votre train 6741 du 20/02 est susceptible de ne pas être assuré en raison d'un mouvement social du prestataire de la restauration à bord". 

On trouve plus d'information sur ce mouvement sur le site du Figaro ou de Boursorama : salaires qui frôlent le SMIC, relations tendues avec la clientèle... Forcément, quand on est tranquillement assoupi à sa place, qu'un haut-parleur hurle "nous vous rappelons qu'un bar est disponible en voiture 4",  que l'on décide d'y aller et que ce que l'on avait repéré sur le menu n'est pas disponible, on en veut terriblement à la voix du haut-parleur.



Première surprise en arrivant dans la voiture 2... Où sont les prises électriques ? Pourquoi la SNCF ne m'a-t-elle pas envoyé de SMS en me disant :
"Comme vous ne vous rendez pas en Suisse à bord d'un tout nouveau TGV Lyria, votre TGV 6741 date du XXième siècle, époque où l'Ipad n'existait pas, et où l'on précisait que l'on n'avait pas le droit de fumer dans certaines voitures, il n'y aura pas de prise électrique près de votre place".

Heureusement, j'avais de quoi survivre sans prise électrique ! En posant "Marianne", "Nous sommes CHARLIE", et "le petit traité d'intolérance" de Charb sur la table, j'ai fait fuir le grand-père qui s'était installé en face de nous. Il a pris sa petite fille aux cheveux d'or bouclés par la main et l'a conduit plus loin en s'excusant "Elle risque de faire beaucoup de bruit et de vous déranger".

Je pense que le ronfleur du siège à côté de la porte ou mes éclats de rire en lisant la prose de Charb ont fait plus de bruit que la fillette.

Qu'est-ce que c'est facile de lancer des Fatwa ! Je pourrais par exemple écrire :

Mort aux TGV du siècle dernier !

Mort aux "Allo coucou papa, ça va ?" du jeune homme qui décroche son téléphone portable et répond en restant à sa place afin que toute la voiture profite de sa conversation.
[T'es où là ?]
- Dans le train pour Dijon !
[Tu fais quoi ?]
- Après toutes les épreuves médicales passées, ils ont décidé que j'étais apte à être personnel navigant. 

Je n'ai pas le talent de Houellebeq, qui décrit dans "Soumission" le passager de TGV qui croule sur les appels et les feuilles Excel, pendant que ses deux femmes en face de lui s’esclaffent avec le jeu des 7 erreurs de Picsou Magazine.  Force est de constater que la caricature a pu être inspirée d'un voyage réel. S'il y avait eu des prises électriques, l'homme d'affaire se serait sans doute dévoilé.



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