Poissons et émotions

Une amie me demanda quelques conseils pour occuper son petit fils en visite à Paris pendant les vacances. Je lui suggérais l'aquarium de Paris où il pourra voir d'impressionnants requins. Elle me répondit :
"Lui, il adorera, mais moi, pas trop... Je préfère les zoos, où l'on peut communiquer plus facilement avec les animaux. Les poissons n'ont pas d'expression."
Cette remarque m'a fait sourire, avant tout parce que certains poissons sont très intelligents, sans doute plus qu'un chien ou un chat auquel on va prêter plein de sentiments, qui ne sont que le reflet des nôtres.



Il suffit de vivre avec des guppys pour déchiffrer assez rapidement quand ils ont faim ou quand ils sont gênés par leur poids, quand ils sont stressés et pour admirer leur vie en société, que l'on peut résumer par "il fait chxxx ce mâle à courir tout le temps après les femelles".

Par exemple, si je suis assise sur le fauteuil, la répartition des mâles dans l'aquarium semble aléatoire. Telles les particules d'un gaz, ils occupent tout l'espace, genre "on ne t'a pas vue".


Si j'ouvre le couvercle, ils sont pratiquement tous vers le haut, ce qui signifie "on est à table, tu peux apporter le repas". Attention, cela pourrait signifier "on a faim" s'ils ne m'avaient pas vue, mais là, forcément, ils font semblant.





Après avoir mangé, la répartition redevient aléatoire. La même chose se passe pour l'aquarium des femelles, à un détail près, c'est que je les ai réveillées, preuve qu'elles ont un peu moins faim et pas trop d'énergie à revendre.




Des études ont montré que les guppys savaient compter jusqu'à 4. Récemment, Stéphanie King a découvert que les grands dauphins sauvages s'appelaient par leur nom, un première dans le règne animal.

En revanche, on savait déjà que les dauphins tachetés avaient un nom, comme le montre Denize Herzing dans cette conférence. J'ai eu l'occasion de l'écouter dans le cadre d'une conférence sur SETI à l'UNESCO. C'est passionnant !




Bien sûr, on peut être très intelligent et exprimer peu d'émotion. Sinon, il faudrait réinventer le stéréotype du geek.

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