Le cri d'éti

J'ai reçu un étrange cadeau : un cri !
Ce cri, c'est celui d'éti, une maman qui parle à son fils de 5 ans, qui lui raconte ce qui leur arrive, pour qu'il le lise quand il sera grand, quand il comprendra les adultes, enfin, certains adultes.


Pourquoi est-ce que le directeur de l'école privée ne veut pas le désinscrire ? Pourquoi la violence conjugale, le harcèlement, ne sont-ils pas punis ? Pourquoi je dois jouer à mettre la tête dans un sac ou faire des bisous sur la langue de tata ? Pourquoi l'assistante sociale vient me poser des questions pour dire ensuite que je mens, que c'est pas possible qu'un enfant dise ça ? Pourquoi c'est pas juste ?


Ce cri est un merveilleux cadeau. Le livre intitulé "Il y a plus fort que la justice", publié par les Editions Amalthée, se dévore plus vite qu'une boîte de chocolats de noël. Le récit est vivant, fort, courageux. Comment une seule femme peut-elle affronter seule le FN et l'Ordre du Temple Solaire ? Un mariage entre français apporterait du "sang neuf" dans une famille ? Ces histoires qui se déroulent en Haute-Savoie m'ont rappelé de bien tristes souvenirs...

Mais que faire ? A la lecture des premières pages, j'ai pensé au livre de Carl Sagan "The Demon-Haunted World"... La science comme une bougie dans le noir. Le hasard existe-t-il ? Un vieux monsieur peut-il offrir un repas à deux jeunes et leur dire qu'ils sont faits l'un pour l'autre ?

A l'heure ou ressurgissent les idées de fin du monde en 2012, où la crise fait que chacun de nous est tenté de croire au merveilleux, à la magie, à l'improbable, peut-être que les scientifiques ont un véritable boulot de santé publique à accomplir. Et ça devrait commencer à l'école. Deux et deux font quatre, et ça n'a jamais fait autre chose. Les enfants ont besoin de croire au père-noël, mais pas toute leur vie...

Quoi de plus facile que de rater une photo. Un portrait noir ? Et alors, pourquoi serait-ce "un signe". Eti se révolte contre ces croyances, ces superstitions. Mais combien se font avoir par des sectes, simplement à cause de leur fragilité, de la pression d'un groupe ?

La photo est à l'endroit, ça veut sans doute dire quelque chose...



Ce livre dénonce une justice à deux vitesses, des policiers complices qui peuvent frapper au domicile d'une jeune femme sans avoir les documents prouvant qu'elle doit rendre son enfant au père, etc, etc...

C'est dur de recevoir un cri ! On peut y répondre par un autre cri ou par des généralités, du genre "moi aussi, j'ai honte d'être française, ce n'est pas le pays des droits de l'homme".  Ou alors, avec une fleur, dire qu'il faut garder espoir, oublier le passer, tourner la page, jeter les photos, mais est-ce vraiment possible ?

Commentaires

Anonyme a dit…
Je comprends ta révolte et ce texte a l'air vraiment fort.. moi aussi je tassais ma citoyenneté française. Mais maintenant, depuis que j'ai lu le livre de Stéphane Hessel, j'ai simplement envie de dire : je ne suis pas ce genre là de français... mais le genre qui croit en certaines valeurs de justice et d'équité et qui essaie, le plus possible, de les appliquer dans sa vie courante. Et cela je crois que tu le fais.. vraiment, et plus que moi ;)