Quand j'étais petite, je faisais des dictées. Je faisais aussi des fautes essentiellement parce que j'étais étourdie (je le suis toujours) et que je ne comprenais que l'on puisse avoir des règles aussi compliquées que celle de l'accord du participe passé (je crois que j'ai accepté vers l'âge de 18 ans, et encore, je me souviens avoir signé une pétition à ce sujet).
J'avais ensuite la note que je méritais et qui était logique : 10/10 s'il n'y avait pas de fautes, 5/10 s'il y en avait 5.
Maintenant, les dictées, c'est d'abord des listes de mots invariables à apprendre, qui peut amener à d'intéressantes discussions à l'heure des devoirs :
Ce qui change par rapport à "quand j'étais petite", c'est que certaines écoles publient le résultat des élèves sur leur blog. Si j'étais la maman d'Auxence ou d'Hélène du Lycée International français à Jakarta, je crierais au scandale. Et même si j'étais Marie-Jeanne, je n'aimerais sans doute pas que le monde entier sache que j'ai eu 16/20 à la dictée n°3 quand j'étais au CM2.
Cette semaine, il y a les évaluations nationales de CM2. Elles ont été diffusées sur Internet, le ministre n'était pas content... Elles ont été enlevées, mais on les retrouve dans le cache de Google. On peut même s'amuser à chercher par exemple "Extrait de l’ouvrage Le miracle des choux et autres histoires russes de Ludmila OULITSKAIA" et tomber sur des sites académiques qui publient aussi le cahier enseignant.
Si j'étais enseignante, j'aurais très peur. Non seulement je considérerais que ce cahier me prend pour une imbécile en me disant comment je dois lire une dictée à mes élèves, mais en plus, je m'arracherais les cheveux pour mettre une note à la dictée.
On ne compte plus le nombre de fautes. On met un "Code 1" à l'item 28 (bref, une croix, un point, etc...) si 5 des 7 mots invariables sont correctement orthographiés.
Bon, admettons maintenant que 60% d'une classe ait un code 1 à l'item 28. Qu'est-ce que l'on en déduit ? Ca intéresse qui ? Si mon enfant n'a pas un code 1 à l'item 28, est-ce parce que je ne lui pas assez bien expliqué pourquoi par et pas part, ou qu'il faut écrire si et pas ci si on met (et pas mais) Paris dans une bouteille ? Est-ce la faute à l'enseignant(e), à la classe, à l'école, à l'académie, au ministre ? Ca n'a aucun sens. A la limite, ça pourrait intéresser les journalistes et rendre quelques parents très fiers si l'on savait que sur 730 000 enfants, 500 ont eu 0 fautes à la dictée.
Maintenant que l'élève, ses parents, son enseignant, le directeur de l'école a un beau papier avec des 100 items et des codes 1, 4, 9 à côté, on en fait quoi ? De jolies courbes qui permettent de comparer des régions, les départements, certes... On peut éventuellement situer l'élève par rapport au reste de la France, et encore, s'il nous dit...
Les professeurs de math et de français au collège recevront sans doute les résultats de l'élève, même si le ministère avait dit que seuls parents et enseignants auraient des données nominatives.
On n'est pas à une contradiction près... Et quels seront les préjugés du prof de français sur le malheureux élève qui n'aura pas eu un code 1 à l'item 28 ?
En tous cas, on peut souhaiter que ces évaluations aient au moins servi à quelque chose : faire comprendre à Luc Châtel, que lorsqu'une information est mise sur internet (et qui plus est sur un site académique), on ne contrôle pas sa diffusion, surtout lorsque des choux permettent de retrouver les cahiers par miracle...
J'avais ensuite la note que je méritais et qui était logique : 10/10 s'il n'y avait pas de fautes, 5/10 s'il y en avait 5.
Maintenant, les dictées, c'est d'abord des listes de mots invariables à apprendre, qui peut amener à d'intéressantes discussions à l'heure des devoirs :
- maintenant, écris-moi "par"
- part
- c'est possible de l'écrire comme ça, par exemple dans "une part de gâteau", mais ce n'est pas un mot invariable dans ce cas.
- oui, mais si un mot peut s'écrire de plusieurs façons, pourquoi il est dans la liste des mots invariables ?
- bon alors, maintenant "si"
- ci ?
- là, c'est comme "ce gâteau-ci"
- donc j'ai bon
- oui, c'est idiot d'écrire des mots hors de leur contexte.
Ce qui change par rapport à "quand j'étais petite", c'est que certaines écoles publient le résultat des élèves sur leur blog. Si j'étais la maman d'Auxence ou d'Hélène du Lycée International français à Jakarta, je crierais au scandale. Et même si j'étais Marie-Jeanne, je n'aimerais sans doute pas que le monde entier sache que j'ai eu 16/20 à la dictée n°3 quand j'étais au CM2.
Cette semaine, il y a les évaluations nationales de CM2. Elles ont été diffusées sur Internet, le ministre n'était pas content... Elles ont été enlevées, mais on les retrouve dans le cache de Google. On peut même s'amuser à chercher par exemple "Extrait de l’ouvrage Le miracle des choux et autres histoires russes de Ludmila OULITSKAIA" et tomber sur des sites académiques qui publient aussi le cahier enseignant.
Si j'étais enseignante, j'aurais très peur. Non seulement je considérerais que ce cahier me prend pour une imbécile en me disant comment je dois lire une dictée à mes élèves, mais en plus, je m'arracherais les cheveux pour mettre une note à la dictée.
On ne compte plus le nombre de fautes. On met un "Code 1" à l'item 28 (bref, une croix, un point, etc...) si 5 des 7 mots invariables sont correctement orthographiés.
Bon, admettons maintenant que 60% d'une classe ait un code 1 à l'item 28. Qu'est-ce que l'on en déduit ? Ca intéresse qui ? Si mon enfant n'a pas un code 1 à l'item 28, est-ce parce que je ne lui pas assez bien expliqué pourquoi par et pas part, ou qu'il faut écrire si et pas ci si on met (et pas mais) Paris dans une bouteille ? Est-ce la faute à l'enseignant(e), à la classe, à l'école, à l'académie, au ministre ? Ca n'a aucun sens. A la limite, ça pourrait intéresser les journalistes et rendre quelques parents très fiers si l'on savait que sur 730 000 enfants, 500 ont eu 0 fautes à la dictée.
Maintenant que l'élève, ses parents, son enseignant, le directeur de l'école a un beau papier avec des 100 items et des codes 1, 4, 9 à côté, on en fait quoi ? De jolies courbes qui permettent de comparer des régions, les départements, certes... On peut éventuellement situer l'élève par rapport au reste de la France, et encore, s'il nous dit...
J'ai fait exprès de mettre des fausses réponses pour que la maîtresse ait une mauvaise évaluation....cela démontre une certaine intelligence. On peut essayer de le contredire, mais alors viendra l'argument final :
Ben oui, il y a des questions sur des choses que l'on n'a pas encore apprises, donc ce n'est pas nous que l'on évalue, c'est la maîtresse.
Les professeurs de math et de français au collège recevront sans doute les résultats de l'élève, même si le ministère avait dit que seuls parents et enseignants auraient des données nominatives.
On n'est pas à une contradiction près... Et quels seront les préjugés du prof de français sur le malheureux élève qui n'aura pas eu un code 1 à l'item 28 ?
En tous cas, on peut souhaiter que ces évaluations aient au moins servi à quelque chose : faire comprendre à Luc Châtel, que lorsqu'une information est mise sur internet (et qui plus est sur un site académique), on ne contrôle pas sa diffusion, surtout lorsque des choux permettent de retrouver les cahiers par miracle...
Commentaires
J'ai découvert à quoi ça servait... Les Ulis ne seraient plus en ZEP parce que les résultats aux évaluations sont bons (meilleurs qu'à Orsay ai-je entendu dans les couloirs avant le conseil d'école).
On peut ainsi mettre 30 élèves par classe (et non plus 25) et offrir 15000 à 22000 euros aux bons recteurs qui ferment des établissements et suppriment des postes.
soutien scolaire ?