Contrairement à celui de Danièle l'année dernière (cf le Phare n°40), mon 14 juillet n'était pas républicain. J'ai fait des rassemblements illicites. Si, si, j'ai suivi des personnes un peu au hasard dans Paris, nous nous sommes rassemblées, et tout ça sans autorisation de la préfecture.
Voilà un exemple de rassemblement illicite, avec même une manifestante qui venait du 9-5 et qui criait "Sarko, offre nous du café !" C'était à 12h45 devant un bâtiment plein de drapeaux. Il pleuvait à verse. Je me suis arrêtée à l'entrée d'une boutique (fermée) pour m'abriter. D'autres personnes sont arrivées.
Une fenêtre était ouverte. On voyait la télévision, sans doute les informations avec des images du défilé. Quand l'orage a éclaté, un monsieur a fermé la fenêtre. Zut ! La manifestante s'est écrié "j'vais lui dire à Sarko que j'veux aussi voir la télé, non mais, c'est nos impôts !".
En fait, c'est vraiment par hasard que je me suis retrouvée devant le palais de l'Elysée. Je n'ai pas fait exprès de me rassembler illicitement.
Je suis arrivée vers 10h25 à Chatelet. Il n'y avait pas grand monde. J'ai entendu des avions dans le ciel et l'enfant qui est en moi s'est réveillé. Wahou ! La patrouille de France !
Je suis allée dans la direction d'où venaient les avions, au cas où il y ait des choses à voir. Je me suis rassemblée illicitement (mais sans doute au grand bonheur des vendeurs de Tour Eiffel) rue de Rivoli.
Là des petits garçons voulaient voir les tanks et autres chars. J'ai donc encore laissé l'enfant qui est en moi s'attarder.
J'ai rejoint un rassemblement illicite derrière la tente dans laquelle Sarko accompagné de quelques dictateurs, regardait sans doute parader fièrement des tueurs, des recruteurs d'enfants soldats, etc, etc...
Les autres manifestants de ce rassemblement étaient des touristes. Un monsieur fort sympathique a commencé à faire des commentaires :
Il a ainsi joué le Léon Zitrone mais en beaucoup plus drôle pour la plupart des chefs très fiers dans leur voiture, mitraillette à la main !
Il a dit clown ? Je lui ai demandé s'il allait au défilé de l'après-midi. Il ne connaissait même pas la Brigade Activiste des Clowns !
Je lui ai expliqué qu'en fait, c'est pour ça que j'étais à Paris. Je ne regardais ces clowns gris qu'en attendant les vrais ! L'année dernière, un photographe n'avait pu faire son boulot. Il m'est arrivé de me demander si j'avais le droit de bombarder des militaires avec mon Canon EOS 350D. Ce matin, tout le monde bombardait ceux qui paradaient sur les Champs Elysées et autour.
Pourquoi aurait-on le droit de prendre ça devant l'église de la Madeleine :
Et pas ça dans les jardins des tuileries ?
Parce que les trompettistes font les clowns alors que les adeptes du marronnier surveillent de dangereux clowns ?
Faudrait-il que ce monsieur ait une autorisation de ses supérieurs ?
En tous cas, il pleuvait autant que devant la fenêtre de l'Elysée et c'était bien pratique d'être à l'abri. C'était sans doute aussi pratique pour les forces de l'ordre. Alors qu'il y avait une dizaine de photographes (dont des touristes) à mitrailler les clowns, un bleu a demandé à "ceux qui n'étaient pas avec eux" de sortir.
Et je suis sortie, telle une collabo... C'est ça aussi la France, non ? Même s'il y avait écrit Welcome sur la porte et qu'il semble que le pictogramme indique que l'on ait le droit de filmer (donc de photographier), nous n'étions pas les bienvenus.
En rangeant mon appareil, j'ai demandé ce qui se passait. "Rassemblement illicite" m'a répondu un policier sûr de lui ! Le défilé était pourtant prévu aux Jardin des Tuileries, certes sans être déclaré en préfecture. Mais personne n'avait non plus déclaré en préfecture le rassemblement vers le Grand Palais alors qu'il y avait des éclairs dans le ciel parisien !
Certains lieux publics seraient-ils moins publics que d'autres. A moins qu'il s'agisse de discrimination ? On n'a pas le droit de se rassembler si l'on a la peau très blanche ou le nez rouge !
Y'a quelque chose qui cloche dans la République, mais je ne sais pas quoi... Liberté ?
Essayons d'être logique... On peut se rassembler pour regarder passer un clown sur un bateau rue de Rivoli :
La gendarmerie est là quand même :
Mais les forces sont moins imposantes que pour des vrais clowns qui n'ont que des armes de dérision massives.
Enfin, je suis partie avant de savoir s'ils ont finalement rassemblé les clowns dans cette grande roulotte blanche :
J'ai croisé un photographe qui est sorti sans avoir pu faire son boulot.
Peut-être que les vrais clowns auront aussi défilé rue de Rivoli :
Le temps du voyage retour en RER, le ciel avait repris une couleur normale.
On est bien tout de même aux Ulis !
Hier soir, le feu d'artifice était magnifique, rassemblement qui n'a posé aucun problème...
Voilà un exemple de rassemblement illicite, avec même une manifestante qui venait du 9-5 et qui criait "Sarko, offre nous du café !" C'était à 12h45 devant un bâtiment plein de drapeaux. Il pleuvait à verse. Je me suis arrêtée à l'entrée d'une boutique (fermée) pour m'abriter. D'autres personnes sont arrivées.
Une fenêtre était ouverte. On voyait la télévision, sans doute les informations avec des images du défilé. Quand l'orage a éclaté, un monsieur a fermé la fenêtre. Zut ! La manifestante s'est écrié "j'vais lui dire à Sarko que j'veux aussi voir la télé, non mais, c'est nos impôts !".
En fait, c'est vraiment par hasard que je me suis retrouvée devant le palais de l'Elysée. Je n'ai pas fait exprès de me rassembler illicitement.
Je suis arrivée vers 10h25 à Chatelet. Il n'y avait pas grand monde. J'ai entendu des avions dans le ciel et l'enfant qui est en moi s'est réveillé. Wahou ! La patrouille de France !
Je suis allée dans la direction d'où venaient les avions, au cas où il y ait des choses à voir. Je me suis rassemblée illicitement (mais sans doute au grand bonheur des vendeurs de Tour Eiffel) rue de Rivoli.
Là des petits garçons voulaient voir les tanks et autres chars. J'ai donc encore laissé l'enfant qui est en moi s'attarder.
J'ai rejoint un rassemblement illicite derrière la tente dans laquelle Sarko accompagné de quelques dictateurs, regardait sans doute parader fièrement des tueurs, des recruteurs d'enfants soldats, etc, etc...
Les autres manifestants de ce rassemblement étaient des touristes. Un monsieur fort sympathique a commencé à faire des commentaires :
Ah voilà les canassons ! Pour sûr qu'on en a en France ! C'est une richesse nationale.
Il a ainsi joué le Léon Zitrone mais en beaucoup plus drôle pour la plupart des chefs très fiers dans leur voiture, mitraillette à la main !
Toi, tu vas l'avoir ta promotion ! Continue à faire le clown sérieux !
Il a dit clown ? Je lui ai demandé s'il allait au défilé de l'après-midi. Il ne connaissait même pas la Brigade Activiste des Clowns !
Je lui ai expliqué qu'en fait, c'est pour ça que j'étais à Paris. Je ne regardais ces clowns gris qu'en attendant les vrais ! L'année dernière, un photographe n'avait pu faire son boulot. Il m'est arrivé de me demander si j'avais le droit de bombarder des militaires avec mon Canon EOS 350D. Ce matin, tout le monde bombardait ceux qui paradaient sur les Champs Elysées et autour.
Pourquoi aurait-on le droit de prendre ça devant l'église de la Madeleine :
Et pas ça dans les jardins des tuileries ?
Parce que les trompettistes font les clowns alors que les adeptes du marronnier surveillent de dangereux clowns ?
Faudrait-il que ce monsieur ait une autorisation de ses supérieurs ?
En tous cas, il pleuvait autant que devant la fenêtre de l'Elysée et c'était bien pratique d'être à l'abri. C'était sans doute aussi pratique pour les forces de l'ordre. Alors qu'il y avait une dizaine de photographes (dont des touristes) à mitrailler les clowns, un bleu a demandé à "ceux qui n'étaient pas avec eux" de sortir.
Et je suis sortie, telle une collabo... C'est ça aussi la France, non ? Même s'il y avait écrit Welcome sur la porte et qu'il semble que le pictogramme indique que l'on ait le droit de filmer (donc de photographier), nous n'étions pas les bienvenus.
En rangeant mon appareil, j'ai demandé ce qui se passait. "Rassemblement illicite" m'a répondu un policier sûr de lui ! Le défilé était pourtant prévu aux Jardin des Tuileries, certes sans être déclaré en préfecture. Mais personne n'avait non plus déclaré en préfecture le rassemblement vers le Grand Palais alors qu'il y avait des éclairs dans le ciel parisien !
Certains lieux publics seraient-ils moins publics que d'autres. A moins qu'il s'agisse de discrimination ? On n'a pas le droit de se rassembler si l'on a la peau très blanche ou le nez rouge !
Y'a quelque chose qui cloche dans la République, mais je ne sais pas quoi... Liberté ?
Essayons d'être logique... On peut se rassembler pour regarder passer un clown sur un bateau rue de Rivoli :
La gendarmerie est là quand même :
Mais les forces sont moins imposantes que pour des vrais clowns qui n'ont que des armes de dérision massives.
Enfin, je suis partie avant de savoir s'ils ont finalement rassemblé les clowns dans cette grande roulotte blanche :
J'ai croisé un photographe qui est sorti sans avoir pu faire son boulot.
Peut-être que les vrais clowns auront aussi défilé rue de Rivoli :
Le temps du voyage retour en RER, le ciel avait repris une couleur normale.
On est bien tout de même aux Ulis !
Hier soir, le feu d'artifice était magnifique, rassemblement qui n'a posé aucun problème...
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