Grignotage

Ce matin au marché, j'ai signé une pétition contre la destruction de bâtiments. J'ai hésité. La dame m'a expliqué qu'elle avait habité au N°1 Les Amonts et s'était retrouvée à faire le 115 à Corbeil. Est-ce un cas isolé ? Jusqu'à présent, les personnes que j'ai rencontrées étaient plutôt contentes des solutions de relogement proposées et des aides dont elles ont bénéficié pour le déménagement.



Il y a cependant le côté émotionnel. La ville des Ulis a 30 ans et déjà certains habitants ne peuvent plus montrer l'immeuble dans lequel ils sont nés ou la place sur laquelle ils jouaient quand ils étaient petit. Ce lieu n'existe plus !





A côté de cela, les vieilles fermes de nos campagnes sont rénovées régulièrement et traversent les siècles. Il y a quelques années, une même famille en héritait et y accomplissait le même travail. Aujourd'hui, les propriétaires viennent des villes voisines, ou des pays proches.



Pourquoi détruire au lieu de réparer ? Est-ce dû à la société de consommation et surtout aux investisseurs immobiliers qui savent vendre de beaux projets ? Bon, il parait que tout sera recyclé. Les murs deviendront des routes...



Des bâtiments neufs sont construits. Cependant, les locataires ne seront pas les mêmes. Par exemple, quand on parle de loyer à 900 euros par mois, c'est aussi les humains que l'on déplace, que l'on recycle...



Comme tourner autour du pot n'a jamais rien changé à sa profondeur, déplacer un problème ne l'a jamais résolu. On peut détruire la banlieue et la reconstruire, à quoi bon si les murs ne durent pas 30 ans ? Est-ce comme cela que l'on va aider les individus à se sentir citoyens ?



En attendant la démolition est spectaculaire !

Commentaires

JLM a dit…
attendez 33 ans pour la résurrection!
je plaisante,quoique...