Hier, en fin de mâtiné, j'ai lu l'interview de Catherine Brechignac dans le Monde.
Elle est en complet décalage avec les inquiétudes actuelles du personnel du CNRS. Tout va très bien madame la marquise !
Des précisions sont apportées par notre ministre dans le même journal.
Les STIC (Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication) seraient sous une co-tutelle INRIA-CNRS, et non dans un institut du CNRS.
Je n'ai rien contre l'INRIA, mais contre ce début de démentellement du CNRS. Actuellement, les STIC au CNRS sont dans le département Science et Technologie de l'Information et de l'Ingénierie (ST2I). Je travaille au LIMSI, laboratoire d'informatique et de mécanique qui a donc sa place dans ST2I. Que deviendra ce laboratoire si les informaticiens sont rattachés à l'INRIA et les chercheurs en mécanique à un institut du CNRS ? La gestion ne va pas être simple... Ou alors, il faudra le couper en deux ?
Une pétition vient d'être lancée : http://www.irit.fr/Les-STIC-au-CNRS/.
Le problème n'est pas uniquement celui du décès de la jument grise... Qu'une recherche en informatique se fasse au CNRS ou à l'INRIA... du moment qu'elle se fait... tout va très bien...
L'incendie des écuries ? On parle de la disparition de la recherche fondamentale en France depuis un certain temps, notamment sur ce post. Les Sciences Humaines et Sociales (SHS) ou l'astronomie n'intéressent pas les industriels suffisamment pour qu'ils financent des projets à long terme.
C'est un château qui est en train de flamber. Si j'ai choisi de faire de l'informatique au CNRS, ce n'est pas uniquement pour le plaisir d'installer des logiciels, de taper quelques lignes de code, de découvrir de nouveaux systèmes... C'est aussi parce que j'aime la science, celle qui se pratique encore au CNRS, pour peut-être plus très longtemps maintenant.
Je trouve valorisant de mettre en place des outils qui sont utilisés aussi bien dans le cadre de recherches sur la langue des signes, l'imagerie médicale, la réalité virtuelle, la synthèse vocale, la mécanique des fluides ou la sociologie.
Développer des outils informatiques pour développer d'autres outils informatiques, certes, ça peut être amusant. Les ordinateurs de l'INRIA ont beaucoup calculé pour SETI@HOME en 1999, et ce projet est souvent mentionné dans les publications liées au GRID Computing. Mais l'objectif scientifique me semble primordial. Si l'on pense à SETI@HOME, l'intérêt est de détecter un signal, pas d'accumuler les heures de calcul ou de comparer la vitesse de son ordi à celle du voisin. Cela peut sans aucun doute intéresser les industriels pour la mise au point d'outils plus performants. Si cela peut encore s'apparenter à de la recherche appliquée, ce n'est plus de la recherche fondamentale.
Alors qu'aujourd'hui, les chercheurs et les ingénieurs en informatique peuvent croiser leurs collègues d'autres disciplines dans le même laboratoire, qu'en sera-t-il demain ?
Elle est en complet décalage avec les inquiétudes actuelles du personnel du CNRS. Tout va très bien madame la marquise !
Des précisions sont apportées par notre ministre dans le même journal.
Les STIC (Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication) seraient sous une co-tutelle INRIA-CNRS, et non dans un institut du CNRS.
Je n'ai rien contre l'INRIA, mais contre ce début de démentellement du CNRS. Actuellement, les STIC au CNRS sont dans le département Science et Technologie de l'Information et de l'Ingénierie (ST2I). Je travaille au LIMSI, laboratoire d'informatique et de mécanique qui a donc sa place dans ST2I. Que deviendra ce laboratoire si les informaticiens sont rattachés à l'INRIA et les chercheurs en mécanique à un institut du CNRS ? La gestion ne va pas être simple... Ou alors, il faudra le couper en deux ?
Une pétition vient d'être lancée : http://www.irit.fr/Les-STIC-au-CNRS/.
Le problème n'est pas uniquement celui du décès de la jument grise... Qu'une recherche en informatique se fasse au CNRS ou à l'INRIA... du moment qu'elle se fait... tout va très bien...
L'incendie des écuries ? On parle de la disparition de la recherche fondamentale en France depuis un certain temps, notamment sur ce post. Les Sciences Humaines et Sociales (SHS) ou l'astronomie n'intéressent pas les industriels suffisamment pour qu'ils financent des projets à long terme.
C'est un château qui est en train de flamber. Si j'ai choisi de faire de l'informatique au CNRS, ce n'est pas uniquement pour le plaisir d'installer des logiciels, de taper quelques lignes de code, de découvrir de nouveaux systèmes... C'est aussi parce que j'aime la science, celle qui se pratique encore au CNRS, pour peut-être plus très longtemps maintenant.
Je trouve valorisant de mettre en place des outils qui sont utilisés aussi bien dans le cadre de recherches sur la langue des signes, l'imagerie médicale, la réalité virtuelle, la synthèse vocale, la mécanique des fluides ou la sociologie.
Développer des outils informatiques pour développer d'autres outils informatiques, certes, ça peut être amusant. Les ordinateurs de l'INRIA ont beaucoup calculé pour SETI@HOME en 1999, et ce projet est souvent mentionné dans les publications liées au GRID Computing. Mais l'objectif scientifique me semble primordial. Si l'on pense à SETI@HOME, l'intérêt est de détecter un signal, pas d'accumuler les heures de calcul ou de comparer la vitesse de son ordi à celle du voisin. Cela peut sans aucun doute intéresser les industriels pour la mise au point d'outils plus performants. Si cela peut encore s'apparenter à de la recherche appliquée, ce n'est plus de la recherche fondamentale.
Alors qu'aujourd'hui, les chercheurs et les ingénieurs en informatique peuvent croiser leurs collègues d'autres disciplines dans le même laboratoire, qu'en sera-t-il demain ?
Commentaires
Les organisations syndicales représentées au CTPMESR (Comité Technique Paritaire du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche) convoquées ce mardi 20 mai pour discuter de l'évolution des partenariats entre organismes et universités" (rapport d'Aubert) ont eu la surprise de découvrir dans la presse de ce jour (le Monde daté du 21 mai) , la réforme de la ministre pour le CNRS et les autres organismes de Recherche.
Cette annonce de la ministre intervient alors même que "la concertation" est en cours au CNRS.
En conséquence, face à un tel procédé inadmissible, l'ensemble organisations syndicales a quitté la séance. qui n'avait plus raison d'être.
Les organisations syndicales : SGEN-CFDT, FERC-CGT, UNSA, FO, FSU