Citoyen ulissien ?


Mercredi dernier, une de mes amies d'enfance écrivait :
Je viens d'apprendre que je suis gravement malade. Je suis atteinte d'anti-mythonite, c'est-à-dire que je ne peux pas approcher les menteurs ou profiteurs, ni les trous du cul et encore moins les faux-culs !

Je lui ai répondu :
J'avais cette maladie et j'ai trouvé le remède : chocolat pour la bonne humeur et café pour hurler et militer (oui, j'étais encore sur mon blog à 1h ce matin)

Ce soir, je me suis gavée de chocolat, puis j'ai rencontré une jeune maman devant "La merveille des Ulis". Elle est dans le même cas que celle de Bob. Elle m'a expliqué qu'elle avait du travail, mais qu'elle n'avait pu inscrire son bébé à la crèche, parce qu'elle n'habitait pas aux Ulis, alors qu'elle dort au 1, rue des Causses depuis 2007. Pourtant elle a présenté tous les documents requis, y compris un bulletin de salaire.

Cela a déclenché une crise d'anti-mythonite...

Quand on est physiquement sur la Terre, géographiquement dans une commune appelée les Ulis, comment s'entendre dire que l'on n'y est pas ?
Certains lieux des Ulis s'apparenteraient-ils au pays imaginaire de Peter Pan ? Jusqu'à quelle altitude sommes-nous aux Ulis ? Le troisième étage d'un hôtel serait considéré comme Parisien, alors que le restaurant en bas est Ulissien ?

Bon admettons que je fasse du mauvais esprit, qu'il existe une règle comme quoi il faut payer un loyer ou être propriétaire pour être ulissien. Quand on est hébergé chez un citoyen qui a eu la gentillesse de faire preuve de solidarité en cette période difficile, on n'est pas considéré comme citoyen ulissien. On habite chez un ami, pas dans une ville. Quand on fait le 115, ce serait donc pareil. On n'habite dans aucune cité ? On n'aurait pas droit au statut de citoyen ?


La maman de Bob fait partie d'un dispositif expérimental, dont le but est justement d'aider les gens à sortir de la galère en trouvant du travail. De qui se moque-t-on alors ? Pourquoi lui mettre des bâtons dans les roues en la plaçant dans un endroit où elle n'a pas accès à un mode de garde ? Ca semble idiot, contre-productif. Qui a pu imaginer que des familles pouvaient reprendre une vie normale en payant un loyer, avec un seul salaire dans le meilleur des cas pour nourrir trois personnes dont un bébé ?

Certes, les Ulis ne peuvent pas accueillir toute la misère du monde, et le problème des places en crèche est national, surtout avec les récentes réformes. Cela dit, quand on tient de beaux discours sur l'égalité des chances, et en particulier sur l'égalité entre hommes et femmes, il faut se donner les moyens d'agir. Si de gros progrès ont étés faits sur la scolarisation des enfants de moins de 6 ans, hébergés sur la ville, pourquoi laisser les bébés dans les bras de leur mère ? Comment une maman peut-elle trouver un premier emploi tout en changeant des couches ? En donnant la plus grande partie de son salaire à une assistante maternelle ?

Hypocrisie ? Arcanes politiciennes qui me dépassent ?

Commentaires

JLM a dit…
arcanes ou arnaques ?
Quelle couleur les Ulys,SVP?
Elisabeth a dit…
Pour la couleur, on va dire rose, avec un peu de vert (mais aussi dans l'opposition) et du rouge.