Salut Sonia,
Le 14 juillet aux Ulis ressemble à ceux que tu as connu [1]. Voilà quelques photos prises ce matin (le 15) sur le parking du Centre Commercial :
Je n'ai rien vu, rien entendu et tu n'étais pas là pour me dire "ça sent l'cramé" comme en 2018 [1]. Je me souviens que tu étais restée longtemps sur le balcon pour surveiller si l'incendie de prenait pas aux arbres autour du parking, ou à l'école des Avelines. Hier, je suis sortie sur le balcon plusieurs fois, mais c'est surtout pour photographier le troisième tournesol.
J'ai regardé le feu d'artifice à la télé. La musique était sur le thème de la liberté. Rien à voir avec le disco de 2012, quand nous étions dans la foule de champs de mars à chanter YMCA. Comme tu n'avais que 10 ans, j'avais dû te porter sur mes épaules pour que tu voies autre chose que les fesses des personnes devant nous.
Nous avions pris un hôtel pas loin pour éviter les problèmes de RER après une certaine heure. Avant le feu d'artifice, nous avions mangé dans un restaurant vietnamien.
Tu avais détesté sortir avec une attestation chaque fois que tu mettais le pied dehors pendant le confinement. Tu devines ma position sur le fait de devoir présenter un papier chaque fois que je vais prendre un café en terrasse. Si encore cela pouvait avoir un quelconque impact sur la circulation du virus.... Tout est illogique. Si je prends un café avec des collègues ou si je mange avec eux à midi dans le restaurant où il y a une cinquantaine de personnes, je n'ai pas besoin de pass, comme quand je prends le bus ou le RER.
Parler de la liberté, c'est un peu comme si je ne te parlais des Ulis qu'en te montrant les autres photos que j'ai prises le 14 juillet...
Le saule du parc nord me fait toujours autant penser à toi [3]. Je me suis livrée à de l'art floral...
J'écoute Barbara [4]
Je m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits
Les grands soleils de plomb, de bronze ou de vermeil
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j'ai bâti ma maison
Ma maison est un bois, mais c'est presque un jardin
Qui danse au crépuscule, autour d'un feu qui chante
Où les fleurs se mirent dans un lac sans tain
Et leurs images embaument aux brises frissonnantes
Aussi folle que l'aube, aussi belle que l'ombre
Dans cette maison-là, j'ai installé ma chambre
Ma chambre est une église où je suis, à la fois
Si je hante un instant, ce monument étrange
Et le prêtre et le Dieu, et le doute, et la foi
Et l'amour et la femme, et le démon et l'ange
Au ciel de mon église, brûle un soleil de nuit
Dans cette chambre-là, j'y ai couché mon lit
Mon lit est une arène où se mène un combat
Sans merci, sans repos, je repars, tu reviens
Une arène où l'on meurt aussi souvent que ça
Mais où l'on vit, pourtant, sans penser à demain
Où mes grandes fatigues chantent quand je m'endors
Je sais que, dans ce lit, j'ai ma vie, j'ai ma mort
Je m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et moi dans ce pays, j'ai bâti ta maison
- E. Piotelat, Intelligence ? 07/2018
- E. Piotelat, Disco, 07/2012
- E. Piotelat, Je t'ai dit merci ?, 07/2021
- Barbara, Ma maison.
- E. Piotelat, Explora
Commentaires