Vingt vendredis matins depuis le 26 juin et la disparition de Sonia.
Quel était l'ennemi ? Daesh ? L'islamisme ? Juste 8 connards ?
Cinq 13 novembre depuis 2015.
Premier vendredi 13 novembre depuis 2015.
Aujourd'hui, j'ai une pensée pour tous les parents qui ne pourront se rendre au cimetière. A priori, la seule possibilité est de cocher la case "promenade ou sport dans un rayon d'1km". C'est ce que je fais.
Au cimetière de Bures, j'ai vite remarqué la tombe de Romain Dunet, assassiné au Bataclan.
Il a fréquenté le même collège que Sonia, celui de la Guyonnerie. Quand Sonia était collégienne, on se donnait rendez-vous devant le monument aux morts, afin de déjeuner à la crêperie "l'Odyssée Ronde".
En décembre 2015, il y avait une photo de Romain Dunet, des fleurs. Ça me semblait une bonne idée. J'imaginais que tôt ou tard, son nom serait inscrit à côté de ceux des soldats de la seconde guerre mondiale. Il n'a pas fait la guerre, il ne s'est pas battu pour la patrie. Enfin, on ne sait pas. Il a eu des armes de guerre face à lui. C'est sûr.
Qu'est-ce qui était visé ? La vie parisienne ? Les terrasses des restaurants ? La liberté ?
Je regarde les photos de Paris que j'avais prises à l'époque. Je tombe sur ce message devant le café "La Belle Equipe" :
Ils ont essayé de nous enterrer. Ils ne savaient pas que nous étions des graines.
Je pense aussi à Fanny Minot, l'ulissienne. Je regarde les portraits des 130 victimes, souvent très jeunes, venant juste d'entrer dans la vie active, ou ayant des projets, des rêves.
Je pense aux parents qui ne pourront pas se rendre au cimetière et regarder les reflets d'une bougie sur un œuf de dragon ou les graines devenir fleurs.
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