Je n'ai jamais aimé les fêtes. Elles ont toujours eu un côté superficiel, une obligation de sourire. "Put a smile on your face" comme dans le film Joker.
Il y a ceux qui sont invités, ceux qui sont oubliés. Il y a ceux qui ont envie de s'amuser, de boire, de manger, ceux qui viennent pour faire acte de présence, ne pas paraître asocial.
Ce que j'aime dans les fêtes, c'est l'opportunité de revoir certaines personnes, souvent dans un contexte différent. Un départ à la retraite, c'est la fin d'une relation professionnelle et le début d'une nouvelle vie. Ça peut être un adieu définitif ou la poursuite d'échanges amicaux. Un anniversaire, c'est la joie de voir l'enfant grandir, sortir de son œuf.
Quand Sonia était bébé, je fêtais chaque mois, en m'emerveillant des progrès depuis le mois précédent. Oh, ce n'était pas une grande fête, juste un petit cadeau...
Ses 18 ans tombant juste avant ses partiels et avec un virus circulant encore beaucoup, nous avons remis la fête à plus tard. Ma tante Eliane a été assassinée par deux de ses fils 3 jours plus tard, fêter les 18 ans est devenu impossible. On s'était dit peut-être une autre fois, quand on ne parlera plus de la Covid19 et que les criminels seront internés.
Ce matin, j'ai regardé l'épisode 2 de la saison 3 du prince des dragons. Le jeune roi Ezran libère Soren et Claudia, les enfants de Viren, qui pratique la magie noir et veut amener les humains à la guerre contre Xadia. Il déclare que les enfants n'ont pas à assumer les erreurs de leurs parents. Ce n'est pas non plus parce que son père était un guerrier qu'Ezran le sera.
Je comprends mieux pourquoi, suite au décès d'Eliane, fière de sa majorité, Sonia a cherché à contacter ses cousins un message du style "Ils ont perdu leur mamie. C'est pas parce que les parents sont des connards, qu'ils le sont aussi."
Malheureusement, elle n'a pas été entendue, comprise. Pour ma part, je trouvais cela très responsable. J'ai eu quelques retours, je les ai communiqués à Sonia, tout en lui disant, que comme elle était majeure, elle contactait qui elle voulait d'une part, et de l'autre que je n'avais plus à assumer ses actes, ni à la défendre.
Elle était aussi libre d'aller ou non aux repas de famille, aux fêtes, aux anniversaires et faisant fi des conventions et surtout je ne boulais pas qu'elle aille quelque part "pour me faire plaisir". A 18 ans, c'est naturel de rêver d'Helsinki ou de Québec, bien plus que des terrains de jeu de son enfance.
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