L'émission "Ask an Astrobiologist" est diffusée tous les mois par SAGANet (Social Action for a Grassroots Astrobiology Network) [1] et astrobiology@NASA [2]. Le 31 janvier dernier, l'invitée était Jill Tarter. Voilà quelques notes prises en écoutant cet incroyable échange.
Jusqu'à présent, la question "Sommes-nous seuls" n'était que philosophique. Enfin, l'informatique permettait de rechercher une réponse.
En recherchant de la vie dans l'univers, nous avons une vision globale, depuis une perspective cosmique.
La troisième loi d'A.C. Clarke dit que toute technologie avancée ne peut être distinguée de la magie. Récemment, un philosophe, Karl Schroeder [3], a mis à jour cette loi :
Elle explique que cela faisait plusieurs années que cette maquette, située au SETI Institue, était cassée, mais que maintenant que le projet Breakthrough Listen utilise ce radiotélescope, il était important de la réparer.
Jill était à Arecibo lorsque le film a été tourné. Elle a été impressionnée par toutes les techniques utilisées. Dans l'interview, elle parle de sa rencontre avec Jodie Foster.
Carl Sagan était un visionnaire. Il avait compris que le financement du programme SETI de la NASA serait remis en question et qu'il faudrait batailler pour avoir des budgets. Et s'il devait réécrire Contact aujourd'hui, que changerait-il ? Jill parle des sociétés privées comme SpaceX et Virgin qui envoient des fusées, en disant que Carl Sagan aurait adoré cela.
Comment a débuté votre carrière et vos recherches sur SETI ?
Jill Tarter raconte qu'en tant qu'étudiante, elle travaillait sur un PDP-8/S. Selon elle, "S" devait signifier "Stupide" car il n'existait pas de langage de programmation. Il fallait rentrer des "0" et des "1". Au moment où elle finissait ses études universitaires, ce vieil ordinateur fut donné à l'observatoire de Hat Creek, où l'astronome Steve Boyer lui proposa de le programmer pour analyser les données reçues par le radiotélescope au cas où il s'y trouverait un signal intelligent.Jusqu'à présent, la question "Sommes-nous seuls" n'était que philosophique. Enfin, l'informatique permettait de rechercher une réponse.
La Chine avec FAST ou l'Afrique du Sud conduisent des recherches SETI, qu'en pensez-vous ?
Pour Jill, ce n'est pas que la Chine et l'Afrique du Sud, c'est toute la planète qui s'intéresse à la question de la vie dans l'univers. SETI permet aux peuples de se rapprocher, de se considérer en tant qu'une seule et même espèce : l'espèce humaine.En recherchant de la vie dans l'univers, nous avons une vision globale, depuis une perspective cosmique.
Comment est-ce que SETI se situe par rapport à l'astrobiologie ?
L'astrobiologie recherche des signatures biologiques, mais si on trouvait une planète où la température serait la même partout, on pourrait considérer cela comme une signature technologique, comme la preuve qu'une intelligence a cherché a améliorer son habitat en créant un climat idéal partout.La troisième loi d'A.C. Clarke dit que toute technologie avancée ne peut être distinguée de la magie. Récemment, un philosophe, Karl Schroeder [3], a mis à jour cette loi :
My revision says that any sufficiently advanced technology is indistinguishable from Nature.Toute civilisation avancée ne peut être distinguée de la nature. Le développement durable va nécessiter de la technologie pour que la planète demeure habitable. Nous devons tenir compte de cela dans l'analyse des données de nos futures missions spatiales.
Pouvez-vous expliquer cette photo publiée par David Grinspoon ?
Sur cette photo [4], Jill Tarter répare une maquette du radio télescope de Green Bank avec de la super colle.
Comment est-ce que Carl Sagan vous a annoncé que vous aviez inspiré le personnage d'Ellie Arroway dans son roman Contact ?
Elle travaillait à l'université de Cornell, quand Carl Sagan l'a invitée à un cocktail qu'il donnait chez lui. Il lui a alors dit qu'il préparait un roman et qu'elle risquait de reconnaître un des personnages.Jill était à Arecibo lorsque le film a été tourné. Elle a été impressionnée par toutes les techniques utilisées. Dans l'interview, elle parle de sa rencontre avec Jodie Foster.
Carl Sagan était un visionnaire. Il avait compris que le financement du programme SETI de la NASA serait remis en question et qu'il faudrait batailler pour avoir des budgets. Et s'il devait réécrire Contact aujourd'hui, que changerait-il ? Jill parle des sociétés privées comme SpaceX et Virgin qui envoient des fusées, en disant que Carl Sagan aurait adoré cela.
Plein d'autres questions
De nombreuses questions ont été posées sur Facebook, Twitter, ou sur le chat en direct. Il fut question de langages avec le film "Arrival", de développement durable avec "Interstellar", de Titan, de vie artificielle, etc, etc...
Tardigrela a demandé [5] :
Quel conseil donneriez-vous à des filles qui veulent se plonger dans n'importe quel champs de l'astrobiologie ?
Jill Tarter a répondu qu'il fallait trouver quelque chose que l'on aime faire par dessus tout, et apprendre à utiliser les outils. Ensuite se perfectionner dans l'utilisation de ces outils afin de devenir meilleure que n'importe qui.
Avec cet outillage, il sera alors possible de participer à un grand nombre de projets et de conduire sa propre barque. Avec les compétences, vous pourrez voyager et trouver les questions intéressantes comme je l'ai fait (sans mentionner le PDP-8/S).
L'échange s'est terminé avec cette phrase :
"Dans un monde fini, avoir une perspective cosmique est une nécessité, et pas un luxe."
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