En otage ?

Pendant 3 mois, les grèves de la SNCF perturberont le transport en France, donc les usagers. Il pourrait y avoir une relation de cause à effet sur la quantité de CO2 rejetée dans l’atmosphère, et donc sur la planète entière. 


Pour des raisons administratives, j'avais deux rendez-vous la semaine dernière : jeudi à 9h15 à Montgeron (sur la ligne D du RER), vendredi à 12h15 à Savigny-sur-Orge (sur la ligne C du RER). 

Jours de grève à la SNCF en Avril 2018
Il ne devait pas y avoir de grève ces deux jours là, mais il y en avait quand même. Quand il y a 2 trains sur 3 sur une ligne du RER C où il y a un train toutes les 30 minutes, cela implique de devoir potentiellement attendre 1h. 


Et donc, pour ne pas arriver en retard à 12h à Savigny-sur-Orge, la grève implique de prévoir un pique-nique et de visiter la ville. Qui a osé écrire "La pédophilie, c'est mal" sur ce panneau routier juste à côté de l'église ?


Perdre une heure ou deux par précaution, ce n'est pas encore une prise d'otage, et cela n'a rien à voir avec la difficulté d'aller à Montgeron un jour de grève. 


Montgeron est une ville charmante, avec une zone de "vidéo-verbalisation". Dans la ville du Président de l'Essonne, on peut avoir 90 euros d'amende. Pour avoir fait quoi ? Ce n'est pas précisé... Est-ce vraiment la SNCF qui nous prend en otage ? Ce panneau semble tout droit tiré de 1984.


Qui était le bien nommé docteur Deglaire ? 


Aller à Montgeron un jour de grève relevait du parcours du touriste ou du combattant : Orly, puis le bus 8 pendant 45 minutes jusqu'à Villeneuve-Saint-Georges, puis le RER D le lendemain, après une atroce nuit à l'hôtel de la gare à cause de la circulation non-stop dans la rue en bas. 


Mais où les gens peuvent-ils aller à 2 heures du matin ? En entendant toutes ces voitures, j'ai vraiment eu l'impression que c'était la planète qui était prise en otage par les états qui ne favorisaient pas l'utilisation du train pour aller d'un point à un autre.

La distance par la route jusqu'à Montgeron est de 47km. En prenant le bus, j'ai rejeté dans l'atmosphère 4.12 kg eq. CO₂, ce qui est beaucoup plus qu'avec le train (1.75 kg eq. CO₂) mais moins qu'avec la voiture (11.95 kg eq. CO₂).

Mais bien sûr, s'il y a trop de CO₂ dans l'atmosphère, c'est à cause des femmes qui font trop d'enfants (et par extension à l'Afrique qui est le continent le moins émetteur de CO₂).

Carte mondiale d'émission de CO2 par pays (CC BY-SA 3.0)
On vient de me signaler la sortie d'un livre intitulé "Démographie, climat, migrations : l'état d'urgence", dont l'auteur est un célèbre astronome... Au lieu de regarder chez le voisin, pourquoi ne pas commencer par réduire ses propres consommations de CO₂  par exemple en prenant le train, et en particulier les petites lignes comme le TER de la Bresse ?


Entretenir des voies, réviser le matériel, ça coûte cher, mais n'est-ce pas ridicule par rapport à ce que l'atmosphère peut y gagner ? On ne pourra pas tous aller sur Mars dans la BFR d'Elon Musk !

Commentaires