SETI Poietic

Depuis 1986, des messages circulent sur le net, grâce à un générateur poïetic . J'ai cherché "poïetic" sur Wiktionnaire . Il s'agit de l'étude des potentialités inscrites dans une situation données ou une étude des processus de création.



Hier soir, en découvrant le générateur poïetic, j'ai rempli le carré tout en suivant l'enquête de Jenan Moussa sur Twitter, et en écoutant la télévision d'une oreille discrète, un peu comme je gribouille sur une feuille pendant une réunion. J'ai trouvé ça plutôt amusant, et j'ai posté le résultat en commentaire du dernier billet .

Ce matin, au réveil, une idée trottait dans ma tête : "Et si un extraterrestre découvrait le générateur poëtic ?" Je pensais à l'invitation to ETI d'Allen Taugh. Imaginons que des nano-sondes extraterrestres arrivent sur Terre, découvrent que nous communiquons via des réseaux informatiques, et observe ainsi notre espèce. Une des principales critiques fut "mais pourquoi le site est-il en anglais ?" Avec des dessins, la barrière de la langue n'existe plus. J'ai donc eu l'idée de renvoyer des éléments du message d'Arecibo .


En blanc, on a en binaire 1, 2 (10), 3 (11), 4 (100), 5 (101), 6(110), 7(111), 8(1 000), 9(1 001). La ligne du bas sert de repère. Il faut donc lire :

  1 1
1 0 1
- - - 

En mauve, on a les numéros atomiques de l'hydrogène (H,1), du carbone (C,6), de l'azote (N,7), de l'oxygène (O,8) et du phosphore (P,15), qui constituent l'ADN humain.
Cette ligne se lit HCNOP.

En vert, on a les nucléotides, par exemple, le premier, le désoxyribose a pour formule C5H7O
Si on reprend la ligne du haut, cela fait donc H7C5N0O1P0
Le premier "tas" vert représente donc les chiffres 7 (111 en binaire), 5 (101), 0, 1, 0.

1 1
1 0
1 1 0 1 0
- - - - -
H C N O P  


J'ai ensuite tout effacé pour dessiner le brin d'ADN (en bleu) et le nombre de nucléotides en blanc (4 milliards, comme on pensait en 1974, date de l'envoi du message ; alors qu'aujourd'hui c'est plutôt de l'ordre de 3 millions).


J'ai effacé ce nombre pour représenter l'homme, vue de face. Hier soir, j'ai été amusée de revoir le processus de création, c'est-à-dire, les hésitations, les changements, ce que j'ai effacé, etc... Je me suis donc amusée à pousser la double hélice de l'ADN vers le haut pour faire émerger l'homme. Comme j'ai joué pendant près de 40 minutes, revoir la session n'a pas beaucoup d'intérêt, sans compter que j'ai mis quelques minutes avant de tracer le premier point blanc.


J'ai ensuite effacé l'ADN pour représenter le système solaire, sans Pluton : Mercure, Venus, la Terre (au même niveau que la tête de l'homme), Mars, Jupiter (un peu plus grosse), Saturne, Neptune, Uranus.


Comme les brodeuses au début des "Chroniques martiennes" de Ray Bradbury, j'ai effacé l'homme pour le remplacer par le radiotélescope d'Arecibo d'où est parti le message en 1974.


Le plus drôle est que le message ait été reçu, non pas par un extraterrestre, mais par Jean-Pierre Balpe. En 1999, Sylvie Lainé m'avait conseillé de lire son roman "La Toile". J'avais adoré.

En me reconnectant ce soir au un générateur poïetic , j'ai vu qu'un autre créateur avait commencé une spirale. Mes racines bourguignonnes y ont vu un escargot...


Par mimétisme, ou plutôt dialogue à base de pixels, celui-ci s'est transformé en une espèce de truc... peut-être extraterrestre...



Commentaires

Olivier Auber a dit…
C'est un rêve que je nourris des lustres que d'envoyer l'image du Générateur poïétique vers les étoiles par impulsions Laser ou autre. Quel sens cela peut-il avoir pour les humains ? Etant donné le principe du GP, ce serait le sens que chacun donnerait au signal, sans aucun réductionnisme comme le message d'Arecibo.
Quel sens cela pourrait-il prendre pour les ETI ? Impossible de le savoir a priori, mais si certaines ETI, suivant la conjecture de Gerard t'Hooft, prennent la forme d'automates cellulaires sub-quantiques qui "conspirent" les intrications quantiques du monde matériel, alors qui sait, si entre automates cellulaires, les deux pourraient se comprendre ? https://arxiv.org/abs/1308.1007