Reportage au collège Aimé Cesaire

Dans le cadre de la semaine de lutte contre le racisme, une classe de 6e du collège Aimé Césaire a ouvert ses portes à des caméras. Je savais bien que Michèle Véchambre était une professeur extraordinaire, et qu'elle avait des élèves vifs, intelligents, contrairement à ce que laisse penser l'article du journal "La Croix".

Pour ces enfants, le racisme, c'est d'abord les propos de Marine Le Pen, des supporters de Chelsea, ou la grimace de Nicolas Sarkozy lors de l'appel d'une femme à France-Inter. Quand on leur demande quelle chaîne ils regardent, ils répondent Disney Chanel. Comment savent-ils ? D'où viennent toutes ces informations ? Ils ne savent pas...

Ce reportage montre à quel point le racisme est présent au sein même du collège. On comprend qu'il règne une loi du silence qui interdit plus ou moins d'en parler. Quand la ministre de la justice subit une insulte liée à ses origines, tout le monde s'offusque, crie au scandale...

Quand c'est une demoiselle de 10/11 ans que l'on force à manger du jambon en lui mettant la cuillère dans la bouche, quand c'est  un jeune homme qui fond en larmes parce qu'on le traite de gitan après lui avoir demandé de quel pays il était originaire, qui bouge ? C'est normal ? Ils n'ont qu'à se défendre eux-mêmes ? 

Pourquoi la ministre de la justice aurait-elle besoin de plus de soutien que ces ados lorsqu'elle est confrontée aux mêmes propos ?





Eternelle question "Et tu en as parlé principal ?" qui provoque un regard étonné.

La réponse du principal, je l'ai entendue, "C'est la faute des victimes !". Elles n'ont qu'à se défendre, ne pas se laisser faire, il n'y a pas de violence dans ce collège, etc, etc...

Que faire ?  Si j'avais un seul message aux parents, c'est celui qui m'a réveillée :

ON N'A PAS LE DROIT DE LAISSER
SOUFFRIR UN ENFANT !

Commencer par en parler à la conseillère d'éducation de manière discrète. Si elle est intelligente, elle ne dira pas (y compris à votre enfant) que vous lui avez raconté le calvaire qu'il vivait. Avec un peu de chance, elle trouvera la moyen de résoudre le problème en convoquant les coupables.

Si ce stade est déjà passé, par exemple, si c'est tout le collège qui traite un enfant de "gitan" parce qu'un jour quelqu'un lui a demandé son origine et qu'il a répondu "Roumanie", il faut se rendre dans le bureau du principal, lui demander d'ouvrir son tiroir et de vous donner le certificat de radiation (exeat). La procédure est la même (ou presque) que lorsqu'un enfant est renvoyé du collège. Pour plus de détails, voir cet article de Dossier Familial.

Ce n'est pas parce que l'on est aux Ulis que l'on a le droit de tolérer le harcèlement, surtout quand il y a du racisme derrière... Pour l'académie de Versailles, le numéro vert "Stop Harcèlement" est celui-là :

L'éducation nationale n'a pas le droit de détruire nos enfants. On voit que ces 6e ont plein de choses à dire, ils en ont gros sur le cœur. Bravo et merci à REZUS pour ce reportage ! Il faut que ça change !



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