Etre ou ne pas être Charlie, telle est la question que beaucoup se posent. Il y a quelques moutons qui "sont Charlie" pour suivre une idole ou une mode, mais ils sont une minorité.
Pourquoi suis-je Charlie ? A l'instar de Descartes, je pense, donc je suis. Le doute fait que je suis Charlie. Sans cela, il me suffirait de lire la presse, de m'indigner, d'être triste, bouleversée, indignée par tous les morts de cette semaine, et de me taire, de ne surtout pas publier de couvertures de Charlie Hebdo, de ne pas en parler sur les réseaux sociaux...
S'exprimer dans cette période de tension, c'est déjà être Charlie. Dans les établissements scolaires, une minute de silence aurait dû être respectée. D'après les échos entendus ici ou là, ce fut difficile. Les adolescents qui ont inscrit des "JE SUIS CHARLIE" sur leurs mains ont du affronter des "Ils l'ont bien chercher !".
Comme le souligne Numérama, les messages d'apologie d'acte terroriste sur internet peuvent être punis de 5 à 7 ans d'emprisonnement. Il suffit de les signaler sur ce site. Délation ? Ca aurait pu l'être à une certaine époque. Aujourd'hui cela se rapproche d'un acte citoyen. N'est-ce pas aussi cela "être Charlie" ? Ne pas laisser la haine s'exprimer...
Mais que peut faire un collège quand un adolescent ricane pendant la minute de silence ?
Etre Charlie, c'est bien, mais au fait, c'est quoi Charlie Hebdo ? J'ai été abonnée, puis je l'ai acheté de temps en temps. C'est d'abord un regard critique sur l'actualité, à mille lieues du consensus que l'on trouve souvent dans le monde médiatique. Ce sont de gentils dessins, comme celui ci-dessous, et d'autres à ne pas mettre sous les yeux de jeunes enfants.
Ce soir, j'ai découvert que je n'étais pas la seule à avoir décoré les murs avec des dessins de Charlie Hebdo. Oui, nous sommes Charlie, parce que nous avons grandi avec Cabu, parce que la plume est plus forte que l'épée.
Commentaires