J'arrête de râler !

Tout en courant après les papillons à Frangy-en-Bresse, je lis le livre "J'arrête de râler" de Christine Lewicki, emprunté à la médiathèque des Ulis. La période estivale n'est-elle pas propice à des défis stupides, du genre "21 jours sans râler ?"


Ces derniers temps, j'ai râlé plus ou moins fort en vrac contre la réforme du collège, contre le harcèlement, contre un élu PS principal de collège, mais aussi contre la loi travail, Hollande, FinkielkrautDaech, TwitterAFFELNET...

Tout cela pour quoi ? La loi travail est passée avec le 49.3. On a sans doute perdu un peu de démocratie au passage. La réforme du collège s'appliquera à la rentrée, et il y aura toujours autant de harcèlement dans les salles de classe.

Vivre au présent

Une fois le livre refermé, j'ai retenu qu'il fallait vivre dans l'instant présent, et pas dans le passé. On oublie donc la réforme du collège et la loi travail. La devise des Anonymous "nous n'oublions pas, nous ne pardonnons pas." ne me semble pas incompatible avec cela. A quoi bon râler contre le terrorisme, et sa récupération politique par Estrosi, Sarkozy, Le Pen ou Valls ? Il faut agir pour empêcher nos enfants de rejoindre Daech, maintenant, et pas hier, ni demain.

Dire ce que je veux

Au lieu de râler parce qu'un idiot a tué 84 personnes, pourquoi ne pas dire aux terroristes ce que nous, citoyens du monde voulons ? On suppose qu'ils savent que nous aimons rire, vivre, partager. Mais est-ce vraiment le cas ?



Exprimer nos sentiments

Peut-être que si je râle autant sur ce blog, c'est qu'à l'instar de Sheldon Cooper, je ne sais pas exprimer ce que je ressens. Par exemple, ce 14 juillet, à 23h, j'étais à Frangy, affalée sur le fauteuil, en train de regarder le feu d'artifice de la Tour Eiffel.


Je les suivais d'un œil discret tout en regardant défiler les tweets de CtrlSec ou de Rémy Buisine. Si j'ai toujours un peu de mal avec les démonstrations de puissance militaire (sauf pour la Patrouille de France), si je suis agacée par la violence qui depuis deux ans accompagne les feux d'artifice des Ulis, la technique mise en place autour de la Tour m'impressionne. Comment la vieille dame sera-t-elle vêtue ?


Un camion à Nice ? Ce n'est pas France 2 qui me l'a appris, et encore moins l'application SAIP, mais Twitter.

Au fur et à mesure, je me suis sentie abattue (sans jeu de mot), accablée, affligée, affolée, alarmée, l'âme en peine, angoissée, pleine d'animosité, choquée, consternée, contrariée, courroucée, dégoûtée, démunie, dépassée, dépitée, déprimée, désarmée, désespérée, énervée, enragée, épouvantée, exaspérée, ébranlée, écœurée, furieuse, haineuse, horrifiée, horripilée, impuissante, incrédule, inquiète, en insécurité, mélancolique, secouée, stupéfaite, terrifiée, tourmentée, troublée, ulcérée, vidée, d'humeur sombre et maussade, remplie de dégoût et de rancœur.

Se changer soi-même avant de changer le monde

La pensée de Gandhi "Soyez le changement que vous voulez voir dans ce monde" est un fil rouge tout le long de l'ouvrage. Si j'arrête de réagir aux attaques terroristes, si j'essaie de lâcher prise pour qu'elles aient le moins d'impact possible sur moi, si je me préoccupe uniquement de vivre en diminuant l'impact causé par l'état d'urgence, n'est-ce pas le début de la fin de la terreur ?



C'est parti, à l'instar de Christine Lewicki, je vais essayer d'envisager d'arrêter de râler pendant 21 jours et je rendrai compte de mon état sur ce blog. Je crois que je vais avoir besoin de beaucoup de papillons dans la prairie de Frangy-en-Bresse, ou d'un petit détour par Jupiter.


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